Suite aux troubles qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie depuis le lundi 13 mai, les autorités ont rapporté mercredi que quatre personnes, y compris un gendarme, étaient décédées. En outre, 64 agents de police et gendarmes ont subi des blessures, d’après les informations du Haut-Commissaire de la République. Il a également mentionné environ 200 arrestations depuis le début des affrontements.
Mercredi en fin d’après-midi, lors de la réunion du Conseil des ministres, l’état d’urgence a été déclaré. Il entrera en vigueur à 20 heures, heure de Paris, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot. Ce qui correspond à 5 heures du matin, jeudi, à Nouméa.
Au préalable, le président de la République, Emmanuel Macron, suite à un Conseil de défense et de sécurité nationale, avait exigé la déclaration de l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie. Macron a condamné les violences inacceptables et a assuré qu’une riposte ferme serait apportée pour rétablir l’ordre républicain. Il a également souligné la nécessité de relancer le dialogue politique.
Par ailleurs, le bureau de l’Elysée a rapporté que le président avait annulé une visite prévue jeudi matin sur le site de l’EPR à Flamanville en Manche pour diriger une réunion de suivi de la situation en Nouvelle-Calédonie.
Gabriel Attal a annoncé son intention de proposer une rencontre à Paris aux différentes parties concernées dans les heures qui viennent. Le but de la réunion est de continuer la discussion politique et de chercher une solution globale. Malgré cela, le premier ministre a insisté sur l’importance de rétablir l’ordre, la paix et la sérénité. Dans cette optique, il a annoncé l’envoi de troupes militaires pour assurer la sécurité des ports et de l’aéroport de la Nouvelle-Calédonie.
Cinq partis politiques de la Nouvelle-Calédonie, parmi lesquels l’Union Calédonienne-Front de libération nationale kanak et socialiste et Nationalistes, l’Union nationale pour l’indépendance, Les Loyalistes, le Rassemblement et l’Eveil océanien, ont demandé à la population de rester calme et rationnelle dans une déclaration commune.
L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de mardi à mercredi en faveur d’un projet de réforme constitutionnelle controversé qui étend le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Bien que les loyalistes soient en faveur de cette réforme, les indépendantistes kanak veulent son retrait. Emmanuel Macron a déclaré qu’il convoquerait le Congrès « avant la fin juin » pour ratifier la réforme, à moins qu’un accord plus global ne soit trouvé entre les indépendantistes et les loyalistes.
Vous pouvez trouver plus d’informations sur la situation en Nouvelle-Calédonie en suivant ce lien.
En approfondissant le sujet :
– Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie avertit que la situation sur place risque de dégénérer en guerre civile.
– Suite au vote du projet de réforme constitutionnelle à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron exige que les indépendantistes et les loyalistes parviennent à un accord.
– Le journal « Le Monde » publie un éditorial sur l’échec dramatique de la méthode employée en Nouvelle-Calédonie.
Laisser un commentaire