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« Crainte d’un durcissement d’assurance-chômage chez chômeurs »

Dominique, qui a travaillé pendant plus de deux décennies dans différents rôles au sein des ressources humaines, se retrouve maintenant du côté des chômeurs après une mise à pied pour raisons économiques en novembre 2023. Suite à la surprise de perdre son travail et après un essai non fructueux de quelques semaines plus tôt dans l’année, cet ancien directeur de recrutement de 55 ans s’efforce de maintenir un rythme de vie qui ressemble à de réelles journées de travail.

Chaque jour, dès l’aube, Dominique examine les offres d’emploi, postule à certaines, relance les recruteurs, participe à des entretiens et reste informé des dernières actualités de son domaine, dont des sujets tels que l’intelligence artificielle. À la fin de sa journée, ce papa consigne toutes ses activités sur son ordinateur pour se donner l’illusion d’avoir accompli quelque chose, avant de dresser une liste de choses à faire pour le jour suivant. « C’est peut-être exagéré, mais je suis déterminé à retrouver un emploi » dit-il.

Ainsi, lorsque le Premier ministre, Gabriel Attal, annonce une nouvelle réforme de l’assurance-chômage qui sera mise en œuvre dès le 1er juillet et l’intensification des contrôles pour « encourager la reprise d’un emploi », justifiant que « le travail devrait toujours rapporter plus que l’inactivité », Dominique se demande si le gouvernement comprend vraiment le poids psychologique du chômage. « Nous ne sommes pas juste là à attendre que les choses se passent », explique-t-il, « Le travail donne à chaque individu un sens de structure, sans ça on se sent exclu de la société. »

La proposition du Premier ministre d’intensifier les règles de l’assurance-chômage en diminuant la durée des prestations, en réduisant le montant de l’indemnité ou en augmentant la durée minimum de travail nécessaire pour y être éligible a été perçue par de nombreux demandeurs d’emploi comme un autre dur coup porté en pleine route déjà laborieuse et entravée.

Anne-Laure, qui est au chômage et reçoit le revenu de solidarité active (RSA), déclare avec regret que ces propos incriminent de manière excessive les personnes les plus vulnérables. En tant qu’ancienne secrétaire de rédaction de 60 ans, elle critique France Travail pour son absence de soutien constant, soulignant qu’elle a reçu plusieurs offres inappropriées de l’agence, comme celle d’un poste de comptable malgré son manque d’expérience dans le domaine.

Elle a finalement été dirigée vers une formation pour devenir agent de sécurité pour les Jeux Olympiques, bien que cela ne corresponde pas à ses aspirations personnelles. Elle admet le tout avec une certaine résignation, convaincue que cela lui permettra au moins de travailler. Elle ajoute avec un peu de regret, « Si seulement il y avait un soutien véritable, j’aurais pu être d’accord. Mais même cela fait défaut ».

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