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« Macron honore le maquis du Vercors »

« Voilà quatre-vingts ans, des citoyens français s’en sont pris à leurs compatriotes. » C’est avec ces mots qu’Emmanuel Macron a fait un hommage sans précédent au maquis du Vercors, mardi 16 avril. Il a profité de cette opportunité pour nous rappeler ce moment historique où « certains Français ne chérissaient pas leur patrie ».
C’est une première : aucun président n’avait encore assisté à une cérémonie d’hommage à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme. C’est là qu’un massacre inoubliable s’est produit en Juillet 1944 : l’armée du troisième Reich, la Wehrmacht, a assassiné soixante-treize villageois.
Avec une tranche d’âge allant de 18 mois à 91 ans, ces victimes ont été évoquées par le maire, Thomas Ottenheimer, devant le martyrologe. Cet élément tangible, un bas-relief situé sur la place principale, porte le nom de chaque victime morte ce jour-là. Pour ces victimes, Thomas a prôné « l’apaisement » et « l’unification », rappelant ce à quoi conduit la haine avec ces « noms à jamais gravés dans la pierre ».
Charles de Gaulle n’a effectué qu’une brève halte en 1963, tandis que Nicolas Sarkozy s’est rendu à La Chapelle-en-Vercors, un village voisin, en 2009. La présence d’un chef d’Etat à Vassieux est « le minimum que l’on puisse faire », selon Daniel Huillier, président national des Pionniers du Vercors.
Il note que cette cérémonie diffère de la tradition, la commémoration à Vassieux étant habituellement célébrée le 21 juillet, le jour où l’assaut final et particulièrement cruel des forces allemandes a eu lieu, tuant huit cent quarante résistants et civils dans le Vercors. Cependant, le choix de la date de cette année, le 16 avril, correspond à la première attaque de la milice française.

« Rappelons-nous aussi de ces citoyens français, leurs décisions et leurs erreurs », a déclaré Emmanuel Macron, en honorant la mémoire de cette « République du Vercors » qui avait résisté à l’envahisseur. « Certains Français étaient prêts à assassiner leurs propres compatriotes, abattant avec eux une vision de la France. Ils étaient rongés par le sentiment de défaite, synonyme de haine républicaine. »

« Ce n’était pas simplement une époque où les Français ne se soutenaient pas. C’était aussi une époque où certains Français détestaient la France. En effet, ils rejetaient la France des Lumières, de 1789 et de l’an II. Ils méprisaient Voltaire, Rousseau, Hugo, Zola. Ils ne chérissaient pas de Gaulle ni l’esprit de résistance « , a-t-il poursuivi.

Selon le président, « le parcours du Vercors doit être commémoré, qu’il s’agisse de la honte du déclin ou d’un saut vers le sommet ». Son entourage assume le fait d’ « embrasser l’histoire dans son ensemble ». « Se souvenir, c’est aussi révéler toutes les zones d’ombre », explique un proche à l’Agence France-Presse.

Dans ce petit village de la montagne drômoise, qui a été reconstruit après avoir été entièrement rasé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le président s’était auparavant arrêté à la nécropole de la Résistance. Il s’agissait d’une autre étape de sa démarche mémorielle visant à commémorer le 80e anniversaire de la Libération.

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