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« Débat: Répression de la Violence Jeunesse Échoue »

Confrontés à l’évocation par le Premier ministre, le 18 avril, d’une « brutalité sauvage, morbide, sans loi » chez certains jeunes, nous, en tant qu’historiens, suggérons l’ajout d’un nouveau sujet dans le cursus d’instruction civique qu’il chérit tant. Cette section serait nommée : « La justice juvénile ou l’éternel retour d’une obsession punitivement addictive ». Elle permettrait de dévoiler aux écolières et écoliers comment, depuis le XIXe siècle, ses prédécesseurs ont géré le « fléau de la criminalité des jeunes » décris comme « toujours plus violent, croissant et précoce » (Le Petit Journal, 1907). Les étudiants seraient probablement étonnés de constater que ses suggestions s’inscrivent dans une continuité imperturbable, qu’elles ont été mises en place à maintes reprises et que leur efficacité est contestable selon les faits.

L’histoire débuterait en 1810, avec une exploration conjointe du code pénal mis en place par Napoléon (un empereur rarement connu pour sa clémence), où les étudiants identifieraient l’ambition de ne plus traiter un enfant en tant qu’adulte, la nécessité de pouvoir l’exonérer à cause de sa minorité. Ils observeraient également que l’empereur, probablement alarmé par sa propre audace, avait néanmoins veillé à ce qu’un enfant capable de marcher et de dérober une pomme puisse être incarcéré en prison normale.

Dans une analyse précédente de la loi de 1850 « concernant le parrainage des jeunes prisonniers », on a retrouvé le souhait de répondre aux failles du système carcéral. Les représentants politiques républicains de l’époque postulaient que les jeunes issus de milieux défavorisés, souvent enfants d’ouvriers et dépeints comme démissionnaires à cause du travail et corrompus par l’alcool, devaient recevoir une discipline judiciaire avant de sombrer dans la criminalité. A leurs yeux, la solution pour rectifier cette trajectoire impliquait leur placement en internat disciplinaire, isolés de leur ville natale et de leur contexte familial problématique, pour les guider vers la rédemption.

Malgré les protestations dans les rapports du Parlement en ce qui concerne les coûts, la violence et le taux élevé de récidivistes parmi les jeunes résidents, ces « colonies pénitentiaires agricoles » ont prospéré. L’opinion publique française était en émoi, face aux informations fréquentes dans la presse populaire sur des groupes de jeunes gens sans pitié. Les chiffres étaient pourtant clairs : « De 16 à 20 ans, le nombre de jeunes délinquants quadruple » (Le Temps, 1899); « Augmentation alarmante de près de 50% de jeunes délinquants en vingt ans » (Le Journal, 1901).

Soutien social pour les mineurs

La période tumultueuse du début du XXe siècle a été l’objet de discussions ultérieures. En 1912, une nouvelle loi a été adoptée, qui a eu l’audace de reconnaître que l’assistance sociale pour les jeunes délinquants était une priorité. Bien qu’elle n’ait pas eu les ressources ni l’opportunité d’être mise en œuvre, la Première Guerre mondiale ayant ravivé l’inquiétude concernant le déclin de la jeunesse.

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