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« Biden envoie armes à Kiev cette semaine »

Parcourez tous nos récits, critiques et comptes rendus sur le conflit en Ukraine. Explorez les comptes rendus détaillés, critiques et explications du journal « Le Monde ». Après une impasse de six mois, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé un nouvel soutien pour l’Ukraine. Les Ukrainiennes qui ont survécu à des agressions sexuelles mènent une longue bataille dans un pays où le viol est un sujet tabou. En Ukraine, la propagation de fausses informations en ligne préoccupe le gouvernement. Op-ed : « La saisie des biens publics russes serait un progrès vers les indemnités ». En Ukraine, on ressent une dégradation de l’appui comparé à celui fourni à Israël. Op-ed : « La France a la possibilité de soutenir le secteur énergétique ukrainien ». La vie atypique de Stanislav Skrinnik, qui danse le ballet la nuit et fabrique des équipements pour l’armée ukrainienne pendant la journée. Paris 2024 : en Russie, des débats animent le monde sportif autour de la participation aux Jeux Olympiques. Quel est l’impact des conflits sur le climat ? Nos clarifications à vos interrogations les plus communes. Comment Moscou et Kiev utilisent-ils des drones? Depuis quelques mois, la guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée comme jamais auparavant. D’après un document publié en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé dans les sujets de défense, les Ukrainiens perdaient environ 10 000 drones chaque mois sur le terrain de combat, soit plus de 300 par jour. Pour comparaison, l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones dans son arsenal.

Les Ukrainiens et les Russes emploient principalement des petits drones (UAV en anglais) civils, abordables et largement accessibles. Leurs principales fonctions sont d’espionner le terrain de guerre, de diriger les forces militaires et les tirs d’artillerie. Certains sont improvisés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite libérées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Bien que moins courants, les drones-suicides jouent un rôle crucial. Équipés d’explosifs, ces UAV sont déployés au-dessus de la ligne de front sans objectif préassigné. Moscou fait usage de drones russes nommés Lancet-3, ainsi que des Shahed-136 fabriqués en Iran. Sans disposer d’une véritable marine de guerre, l’Ukraine défie son adversaire avec des dispositifs maritimes automatisés, notamment de petits kayaks télécommandés et emplis d’explosifs (450 kilos de TNT).

Prouvant l’importance cruciale des drones pour leurs opérations, Ukrainiens et Russes ont mis en place des moyens pour approvisionner leurs forces à long terme, non seulement en achetant des drones civils en masse sur le marché, mais aussi en développant leur propre production. Bien que balbutiante au début de la guerre du Donbass il y a une décennie, l’industrie nationale ukrainienne a depuis progressé. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été conçue et sera bientôt lancée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie éprouve des difficultés à cause des sanctions de l’Occident qui freinent son acquisition de composants électroniques. Toutefois, d’après les agences américaines de renseignement, elle aurait commencé à construire une fabrique dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour y produire des drones kamikazes de design iranien, à l’instar des Shahed-136.

Il est complexe, voir irréalisable, de donner l’état précis du stock de missiles de l’armée russe. L’information à ce sujet est souvent divulguée par les renseignements ukrainiens, mais leurs chiffres peuvent être douteux. Andri Ioussov, le porte-parole du renseignement de la défense (GUR), a mentionné sur Liga.net que l’armée russe possédait 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et plus de 900 au début de l’année. D’après lui, il faut ajouter à cela des dizaines de milliers de missiles antiaériens S-300, d’une portée de 120 kilomètres, et un stock notable de S-400, une version plus moderne d’une portée triplée. En août, Vadym Skibitsky, le numéro deux du GUR, a fait état de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

Quant à la production, elle serait d’environ une centaine de missile balistiques ou de croisière chaque mois, selon plusieurs experts. Le GUR estimait cette production à 115 unités en octobre.

Il semble que la Russie aurait acquis des armes de portée courte depuis l’Iran et la Corée du Nord et continuerait à faire de même. Reuters signale que, selon diverses sources iraniennes, la Russie aurait reçu environ 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (d’une portée de 300 à 700 kilomètres) depuis janvier, période durant laquelle un accord aurait été finalisé. Il n’est pas clair combien de missiles ont été obtenus par la Russie en provenance de la Corée du Nord, mais il a été rapporté qu’entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, 24 ont été lancés en Ukraine, selon le procureur général, Andriy Kostin. Les spécialistes qui ont étudié les débris et les trajectoires soupçonnent qu’il s’agit probablement des missiles KN-23 et KN-24, avec une portée approximative de 400 kilomètres.

Et les avions de chasse F-16, où en est-on ?

Répondant positivement à une requête du président ukrainien, les États-Unis ont consenti, en août 2023, à transférer des avions de chasse F-16 en Ukraine. Si on compte plus de 300 F-16 disponibles dans neuf pays européens – dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal – tous les pays qui en possèdent ne peuvent pas facilement transférer ces avions.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a avancé que les alliés occidentaux avaient promis 42 F-16 à Kiev, mais cette assertion n’a pas été vérifiée. Le Danemark s’est engagé à en fournir 19. Les six premiers ne devraient pas être livrés avant la fin de 2023, avec 8 autres prévus pour 2024 et les 5 restants en 2025, a annoncé la Première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas ont également promis des F-16, ils en ont 42 en tout, mais n’ont pas précisé combien ils prévoyaient de donner.

Selon le texte d’origine, la formation des pilotes ukrainiens à l’utilisation des avions de combat américains est actuellement en cours. De plus, onze alliés de l’Ukraine se sont engagés à prendre en charge cette politique de formation. L’OTAN a évalué que les pilotes ukrainiens ne seront complètement prêts qu’au début de 2024, bien que certains experts estiment que cela pourrait se produire durant l’été de 2024.

En ce qui concerne l’appui militaire, après deux ans de conflit intensif, le soutien occidental à Kiev semble s’essouffler. Selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, les engagements d’aide ont chuté entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. Cette tendance pourrait se poursuivre, face à la difficulté rencontrée par le Sénat américain pour approuver des aides financières et l’obstacle posé par la Hongrie à l’adoption d’un package d’aide de 50 milliards d’euros par l’Union européenne le 1er février 2024. Il convient de noter que ces deux lots d’aide ne sont pas encore inclus dans le dernier rapport de l’Institut Kiel, qui se termine en janvier 2024.

D’après les données de l’Institut allemand, le nombre de donateurs diminue et se regroupe autour d’un noyau de pays composé des États-Unis, de l’Allemagne et des pays du nord et de l’est de l’Europe. Ces donateurs offrent à la fois une aide financière considérable et des armements sophistiqués. Au final, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 276 milliards d’euros dans les domaines militaire, financier et humanitaire depuis février 2022.

Dans l’absolu, les nations les plus aisées ont démontré une grande générosité. Les États-Unis sont les plus importants bailleurs de fonds, annonçant plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards alloués à l’aide militaire. Les pays membres de l’Union européenne ont dévoilé à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives issues des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.
Cependant, en proportionnant ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement se modifie. Les États-Unis tombent à la vingtième place (0,32 % de leur PIB), bien après les pays proches de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie se hisse au sommet des aides en pourcentage du PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top 5. Les trois États baltes, qui partagent tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus généreux depuis le déclenchement du conflit.
En ce qui concerne le classement en pourcentage du PIB, la France est vingt-septième, ayant engagé 0,07 % de son PIB, juste après la Grèce (0,09 %). L’assistance offerte par la France est en diminution constante depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Pour plusieurs mois maintenant, l’Ukraine et la Pologne ont été engagées dans une relation compliquée. L’élément central du désaccord concerne le transit des céréales provenant d’Ukraine. Au cours du printemps 2022, la Commission européenne a initié des « canaux de solidarité » pour aider à l’évacuation et la vente de produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient, sans imposer de droits de douane. Cependant, selon la Fondation Farm, une plateforme de discussions portant sur les questions agricoles mondiales, environ 50% des céréales ukrainiennes passent par ou finissent leur route dans l’Union européenne (UE) depuis le commencement du conflit. Ces céréales sont notablement moins chères que le blé produit au sein de l’UE, particulièrement dans les pays d’Europe centrale.

La Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, ont mis en avant l’argument selon lequel ces céréales perturbent leur marché local et par la même occasion, les revenus de leurs agriculteurs. En conséquence, ces pays ont décidé de bloquer unilatéralement leurs importations en avril 2023. Bruxelles a consenti à l’embargo, à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne s’étende pas au-delà de quatre mois. Néanmoins, puisque Varsovie a considéré le problème sous-jacent non résolu, ils ont choisi de ne pas rouvrir leur frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, malgré le fait que Bruxelles jugeait l’embargo injustifié, arguant que leurs analyses démontraient qu’il n’y avait « plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales ».

Dans le but de bloquer l’entrée des camions ukrainiens, les agriculteurs de Pologne ont érigé des barricades le long de la frontière ukraino-polonaise. Ils demandent une interdiction totale des biens agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine, en protestation contre l’augmentation de leurs frais de production et la saturation de leurs silos et entrepôts, tout cela sur fond de chute des prix. Le début de l’année 2024 a vu le président ukrainien exprimer sa perception du blocus comme une preuve du déclin de la solidarité envers son pays, appelant à engager des discussions avec la Pologne. Il a aussi fait part de sa conviction que seule la Russie se réjouit de cette situation de tension, pointant des slogans clairement pro-Poutine qui émergent.

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