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Chef de mission ONU démissionne en Libye

Dans une démonstration de l’échec de l’intervention internationale en Libye, Abdoulaye Bathily, le chef de la mission des Nations Unies pour ce pays déchiré en Afrique du Nord, a démissionné mardi 16 avril, moins de deux ans après sa nomination. À 77 ans, l’ancien ministre sénégalais et universitaire – ayant été professeur d’histoire à l’université de Cheikh Anta Diop à Dakar – a déclaré sa démission un jour après un discours devant le Conseil de sécurité des Nations Unies où il a esquissé un tableau pessimiste de la situation libyenne.

La Libye, marquée par les divisions territoriales, l’exploitation mafieuse, l’activisme des milices et l’ingérence constante des puissances régionales et des capitales européennes, n’a toujours pas réussi à organiser des élections présidentielles et législatives. M. Bathily espérait que ces élections conduiraient à la réunification du pays sous l’égide d’une autorité reconnue.

« Il est décourageant de constater que certaines personnes en position de pouvoir privilégient leurs intérêts personnels aux besoins de leur pays », a déploré M. Bathily, exprimant une profonde déception. Il a critiqué avec véhémence la « détermination égoïste des dirigeants actuels à maintenir le statu quo par des tactiques dilatoires ». « Nous ne pouvons pas permettre que les aspirations des 2,8 millions d’électeurs libyens soient obscurcies par les intérêts étroits de quelques uns », a-t-il ajouté.

Le maintien dangereux du statu quo.

Il n’est pas rare qu’un dirigeant de la mission des Nations Unies en Libye démissionne avant la fin de son mandat. M. Bathily avait succédé à Jan Kubis, un Slovaque qui ne fut en poste que dix mois en 2021, et avant lui, le Libanais Ghassan Salamé avait abandonné en mars 2020, après deux ans et demi de service. Salamé avait déclaré que son état de santé ne lui permettait plus de supporter le niveau de stress exigé par sa mission de pacification dans un pays contrôlé par une coalition d’intérêts miliciens et affairistes, sous l’œil impuissant d’une communauté internationale divisée.

Treize ans après la destitution de l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, la Libye semble rester coincée dans une situation difficile. La dernière déception pour M. Bathily : une réunion de réconciliation, prévue le 28 avril à Syrte entre les factions libyennes, a été annulée.

Cette réunion, qui résultait d’un processus diplomatique dirigé par l’Union africaine (UA), devait accueillir des représentants de l’Est libyen – le maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), et Aguila Salah Issa, président de la Chambre des représentants, située à Tobrouk – et de l’Ouest – Abdel Hamid Dbeibah, le chef du gouvernement d’union nationale basé à Tripoli, et Mohamed Takala, président du Haut Conseil d’État (équivalent du Sénat) – en présence de Mohammed Al-Menfi, le chef du Conseil présidentiel, organe censé représenter les trois régions libyennes.

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