Après six mois d’enquête, le rapport de la mission d’information du Sénat sur l’impact des fonds d’investissement dans le football professionnel français a été présenté et approuvé par tous, le mardi 29 octobre. Michel Savin (Les Républicains, Isère), le rapporteur de la mission, a accordé une entrevue au Monde où il pointe du doigt un secteur qui vit au-delà de ses capacités financières.
Quelle est votre analyse de la situation économique du football professionnel français?
Suite à l’adoption de la loi en mars 2022 qui planifiait les modalités de mise en place de la firme commerciale de la Ligue de football professionnel (LFP), notre mission avait deux principaux objectifs : examiner l’état du football professionnel deux ans après sa création, et s’interroger sur le rôle des fonds d’investissement dans les clubs français.
L’intervention de CVC Capital Partners, qui a injecté 1,5 milliard d’euros, a été une véritable bouée de sauvetage pour la majeure partie des clubs, se trouvant dans une crise financière grave à l’époque où le contrat a été signé [en 2022]. Cependant, l’ambition de rattraper les quatre grands championnats européens semble s’éloigner. On espère que certains clubs ne fermeront pas leurs portes cette saison.
Qui est à blâmer pour la crise ? Le système ? Quelle est la part de responsabilité de la gestion de la Ligue ?
Le football français dépense plus d’argent qu’il n’en a. Il a basculé de l’illusion vers la désillusion. Les clubs ont besoin de développer d’autres sources de revenus. En effet, les droits de télédiffusion de la Ligue 1 sont fixés à un peu moins de 500 millions d’euros par saison suite à l’attribution des droits cet été à DAZN et BeIN Sports.
Quel est le rôle des autorités publiques dans les échecs observés autour de la formation de la société commerciale de la LFP, l’accord financier avec CVC ?
J’observe le silence des administrateurs publics et de la Fédération française de football (FFF) dans tous les événements récents du football professionnel. En particulier en ce qui concerne l’intérêt public, le principe de solidarité, l’examen et la mise en œuvre de l’accord de sous-délégation de service public qui connecte la LFP à la FFF. Il a été également révélé que le ministère des sports n’était pas informé du partenariat avec CVC ni de la structure financière de l’entreprise commerciale.
Pourquoi le salaire de Vincent Labrune, Président de la LFP, vous dérange-t-il ?
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