Il semble que la Ligue de Football Professionnel (LFP) ait peut-être eu raison de craindre ce rapport dévastateur que ses détracteurs anticipaient. Ce document, réputé pour sa rigueur, a été publié le mercredi 30 octobre après plusieurs mois d’élaboration par la mission d’information du Sénat sur l’ingérence des fonds d’investissement dans le football professionnel français. Sous la supervision de Laurent Lafon (L’Union des Démocrates et Indépendants, Val-de-Marne) et rédigé par Michel Savin (Les Républicains, Isère), le rapport, adoubé par tous les membres, distingue un secteur en désarroi financier. Celui-ci nécessite une refonte économique après une série de crises et est affligé par un fonctionnement truffé de lacunes.
Le football français traverse une période d’instabilité économique extrême. Les bévues stratégiques de la LFP, qui fournissait des données financières illusoires tout en manquant de compréhension du marché sur lequel elle doit opérer, ainsi que les manques de discernement des clubs, ont essentiellement détruit son modèle économique. Laurent Lafon a communiqué ces informations au Monde.
Tout en soulignant l’importance des clubs pour l’économie locale et l’identité régionale, le rapport insiste sur la nécessité de découvrir de nouvelles sources de revenus. Il appelle également à l’amélioration de l’image du football afin de stimuler l’intérêt du public et de regagner la confiance des investisseurs et des sponsors. Pour résoudre la crise, le rapport propose trente-cinq recommandations.
Il termine par le concept d’un « championnat à plusieurs vitesses ».
Selon les sénateurs, la Ligue de Football Professionnelle (LFP), qui détient une subdélégation de service public, requiert un contrôle renforcé de la part de ses autorités supervisantes. Ils font valoir que la LFP est devenue trop indépendante et a perdu sa direction. Ils considèrent que le manque d’intervention de l’État, par le biais du ministère des sports, et de la Fédération française de football a eu des conséquences négatives, comme l’indique M. Lafon. Ils déplorent le fait qu’ils n’ont pas suffisamment assuré leur fonction et exigent un rôle plus directif et juridique.
Michel Savin note que la structure dirigeante de l’institution nécessite une révision. Il recommande la mise en place obligatoire de comités d’audit et de rémunération, comportant des administrateurs indépendants, au sein des instances de direction des ligues professionnelles. Un projet de loi comprenant plusieurs de ces suggestions sera présenté dans les semaines à venir.
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