Suite à des Jeux Olympiques sans médailles et une période de dépression qui en a découlé, Mathilde Gros espérait retrouver la joie grâce aux mondiaux de cyclisme sur piste à Ballerup, au Danemark. L’athlète de 25 ans originaire de Provence, cependant, a été confrontée à une série de déceptions, tout comme l’équipe française dans son ensemble.
Après avoir été éliminée dès les quarts de finale de l’épreuve du sprint individuel jeudi – une discipline où elle avait obtenu le titre de championne du monde en 2022, elle a subi une autre élimination au même niveau de la compétition lors du Keirin, le dimanche 20 octobre. A la fin de la course, elle a souligné la nécessité d’abandonner les égos pour l’amélioration du sprint français qui quitte cette fois les championnats mondiaux sans aucune médaille pour la première fois depuis 1990. « Je suis vraiment déçue car j’espérais atteindre la grande finale, mais j’étais trop faible et pas assez puissante », a-t-elle exprimé.
Elle n’a pas non plus réussi à passer les qualifications du 500m samedi, une discipline non-olympique qu’elle avait intégrée à son agenda pour ces championnats au Danemark. Par conséquent, elle quitte le pays nordique sans aucune récompense. « C’est une période difficile pour l’équipe de France en général, et le sprint en particulier, a-t-elle remarqué. Tout le monde doit assumer sa part de responsabilité, je ne pense pas qu’il y a un coupable précis. Nous devons tous nous remettre en question. Si nous voulons préparer [les Jeux Olympiques de] Los Angeles et Brisbane, nous devons mettre nos égos de côté. »
Je ne pointe personne du doigt, puisque c’est nous, les sportifs, qui sommes sur la selle du vélo. Les conflits et la politique ne m’intéressent pas. Même ceux qui sont aux commandes travaillent dur en reconnaissant que la situation est complexe, » a-t-elle déclaré en évoquant les disputes récentes entre les cyclistes et la direction, particulièrement du côté des hommes.
Des conflits ont également été constatés chez les hommes.
Le relais masculin français de course de vitesse a connu une nouvelle déception, avec une élimination dès le premier tour mercredi. Les sportifs ont exprimé le besoin d’un changement radical. « Nous avons beaucoup régressé. Nous sommes passés d’une médaille olympique [de bronze] et d’un titre de vice-champion du monde en 2021 à la lutte pour obtenir des médailles et, cette année, à ne pas obtenir de médaille du tout », a déploré Sébastien Vigier, un pilier de l’équipe française et ancien champion d’Europe individuel.
Cet été à Paris, l’équipe française n’a pas réussi à obtenir une médaille en relais pour la première fois en sept Jeux Olympiques, une épreuve qui était autrefois leur point fort. Ils ont également échoué dans les épreuves individuelles.
« Pour ma part, j’adore ce sport et cet environnement donc je vais prendre du repos, garder la tête haute et je pense que les choses s’amélioreront », a ajouté Mathilde Gros, qui continuera à participer aux « Trois Jours de Grenoble » et à la « Ligue des Champions de la Piste » avant de « disparaître un peu », dans un endroit « très perdu où il n’y a pas de couverture mobile », avec « simplement un livre pour se réchauffer au coin du feu ».
Jusqu’à présent, lors de ces Championnats du Monde, seules deux médailles ont été gagnées par les Français. Clément Petit, un cycliste de 23 ans du VC Rouen, a remporté la première, en bronze, dans la compétition scratch. Il a confessé être surpris, mais ravi de son succès et d’avoir l’occasion de mettre en avant la jeunesse du cyclisme.
Une médaille d’argent a été apportée à la France par Victoire Berteau et Marion Borras. Elles ont terminé deuxièmes derrière le Danemark lors de la course de l’Américaine samedi soir, ce qui représente la deuxième fois qu’elles se hissent sur le podium de ces Mondiaux. Suite à leur déception aux Jeux Olympiques de Paris, où elles ont fini cinquièmes en compagnie de Clara Copponi, ce retour sur le podium leur apporte un boost de moral après une période post-jeux difficile et décevante.
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