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Vannes refuse la démesure

À l’approche du port de Vannes, proche de la mairie, on découvre les traditionnels éléments de la scène locale : les galettes et les crêpes garnissant les assiettes des clients dans les restaurants, les verres rempli de cidre, et les mouettes se promenant entre les bateaux amarrés. Pourtant, en levant le regard, des projecteurs imposants révèlent discrètement, à une centaine de mètres de là, une particularité surprenante du paysage : le stade de la Rabine, avec ses 11 865 sièges.

C’est l’enceinte du Rugby Club Vannes (RCV), récemment promu en Top 14, qui est le premier club breton à atteindre l’élite du rugby français. Alors que son stade est dissimulé dans le cœur de la ville vannetaise, le RCV s’est fait remarquer comme peu de nouveaux venus l’ont fait. Les buteurs aiment le silence respecté presque religieusement avant chaque coup de pied, en contraste avec la vibrante mélodie du Bro gozh ma zadou (« le vieux pays de mes pères ») – l’hymne breton – entonné par les fans avant chaque match, sur la mélodie de The Old Land of My Fathers gallois.

Malgré un début difficile dans le Top 14 pour les Morbihannais, qui sont actuellement en dernière position après quatre matchs malgré leur première victoire à domicile contre Lyon mi-septembre, ils continuent de viser le « but ultime » de rester dans l’élite pour la saison 2024-2025. C’est ce que déclare Jean-Noël Spitzer, l’entraîneur principal de Vannes depuis 2005, qui a participé à la structuration progressive du club. Apparu comme joueur, Spitzer a aidé le RCV à progresser lentement, passant de la quatrième division (1997-2006) à la troisième (2006-2016), puis à la Pro D2 (2016-2024), et enfin au Top 14.
Tout un pari
Alors que les joueurs de Vannes s’adaptent à ce nouveau niveau, ils sont face au même défi que tous les nouveaux arrivants : ne pas se laisser submerger par l’élite du rugby français. En effet, dans ce sport, vouloir se mesurer trop rapidement à l’élite peut entraîner une déstabilisation, voire un déclin, saison après saison. Malgré trois demi-finales de Pro D2 disputées en 2019, 2021 et 2023, « nous n’étions pas prêts à progresser les années précédentes », admet Martin Michel, le directeur général du RCV, depuis le centre d’entraînement du club, à peine à trois kilomètres de la Rabine.

« Ce nouveau bâtiment était indispensable pour améliorer notre travail », déclare-t-il. « Nous sommes conscients qu’une descente peut se produire, mais cela nous aidera à maintenir notre progression. » Le bâtiment, inauguré en décembre 2022, comprend une salle de musculation de 400 m2 et un terrain synthétique couvert. Il a également permis de regrouper les équipes sportives et administratives en un seul endroit.
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