La FIFA, Fédération Internationale de Football, a indiqué ce jeudi 3 octobre qu’elle ne prendrait pas encore de décision concernant la demande de suspension de la fédération israélienne (IFA) de football élaborée par son équivalent palestinien (PFA) en mai dernier, lors du 74e congrès de l’instance à Bangkok. Cela malgré le fait que le choix ait déjà été retardé deux fois auparavant.
Afin de pouvoir prendre une position, la FIFA a déclaré lancer deux enquêtes distinctes. L’une portant sur l’accusation de « discrimination » avancée par la PFA, et la seconde visant à étudier la présence d’équipes israéliennes en compétition, pensées pour être basées dans les territoires palestiniens.
Réagissant à la situation précaire au Moyen-Orient, Gianni Infantino, le président de la FIFA, exprime son choc face aux événements en cours et sa compassion envers les victimes, soulignant le besoin prépondérant de paix.
Au sein d’une lettre de sept pages envoyée en mars, la PFA détaillait les conséquences directes des bombardements à Gaza, suite à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, en incluant, entre autres tragédies, le décès d’au moins 92 footballeurs et la destruction totale des installations sportives. Le président de la PFA, Jibril Rajoub, avait appelé la FIFA, le 17 mai, à se positionner « du bon côté de l’histoire », soulignant la réponse violente d’Israël à cette attaque.
Le document signalait aussi le manque de résistance considérable face à «la discrimination et la xénophobie» contre les Palestiniens dans l’État juif, en particulier soutenus par certains partisans du Beitar Jérusalem Football Club, ainsi que les messages de dirigeants israéliens sur les réseaux sociaux défendant «le génocide à Gaza». Jibril Rajoub a aussi fréquemment condamné l’intégration de clubs provenant de colonies installées en territoire palestinien occupé dans la ligue nationale, enfreignant ainsi le droit international et les décisions des Nations Unies. En plus de la suspension de l’IFA, la PFA demandait à la FIFA de renvoyer plusieurs de ses membres devant son tribunal disciplinaire.
Israël-France le 10 octobre.
La confédération internationale a refusé de mettre aux voix les sanctions demandées lors de son congrès en mai, supposant qu’elles devraient être «gérées» par son comité exécutif. Elle a donc décidé de retarder sa décision jusqu’à l’été. Considérant l’«urgence» de la situation, un «conseil spécial» devait être convoqué avant le 20 juillet.
Cependant, la conclusion de cette affaire fut encore repoussée, en octobre, « après que les deux parties ont demandé plus de temps pour exprimer leurs positions respectives». La FIFA a également avancé qu’ «une évaluation juridique indépendante a été effectuée» et que le rapport qui en résultait «serait transmis à son conseil pour une revue, de manière à ce que cette question puisse être traitée correctement lors de la prochaine réunion».
D’après Gianni Infantino, l’organisation «a fait preuve de toute la diligence nécessaire dans cet enjeu délicat et, sur la base d’une évaluation complète, a suivi les conseils d’experts indépendants» avant de nouveau repousser sa décision ce jeudi.
Pour l’instant, l’IFA n’a subi aucune suspension et l’équipe masculine d’Israël se prépare à affronter la France le 10 octobre dans le contexte de la Ligue des Nations. En raison du conflit, le match a été relocalisé à Budapest.
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