L’ancienne légende du basketball, Dikembe Mutombo, originaire du Congo, nous a quitté ce lundi 30 septembre à Atlanta, en Géorgie, aux Etats-Unis, suite à une tumeur au cerveau. Claude à l’âge de 58 ans, sa disparition a marqué le monde du sport. Le commissaire de la NBA, Adam Silver, a rendu un bel hommage à cet homme « hors du commun ».
Natif de Kinshasa, Dikembe Mutombo Mpolondo Mukamba Jean-Jacques wa Mutombo, pour l’appeler par son nom intégral, est le fils d’une grande fratrie de neuf. Il avait quitté le Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo) en 1987, à l’âge de 21 ans, pour les États-Unis, sans parler un mot d’anglais. Une langue qu’il a vite apprise, comme huit autres.
Il avait espéré devenir médecin. Toutefois, le destin l’a poussé vers le basketball. Arrivé à l’université de Georgetown en bénéficiant d’une bourse, son imposante stature de 2,18 mètres avait attiré l’attention du coach local, John Thompson. Malgré sa déception de ne pas pouvoir concilier ses deux passions, Mutombo s’était résigné à faire un choix. Il avait partagé sa déception au Washington Post en 1991. Il avait exprimé que peut-être, une fois sa carrière de basket terminée, il pourrait poursuivre son rêve d’être médecin.
En 1991, il a rejoint la NBA, recruté en quatrième place par Denver, devenant l’un des tout premiers joueurs originaires d’Afrique à jouer dans la prestigieuse ligue. Au cours de sa carrière de dix-huit ans, il a joué pour six équipes différentes. Son maillot a été retiré par deux de ces équipes, les Atlanta Hawks et les Denver Nuggets, en signe de reconnaissance. En 2015, il a été intronisé au Hall of Fame, le temple de la renommée du basketball.
Il a été sacré meilleur défenseur à quatre reprises, sans jamais remporter de championnat malgré deux finales disputées en 2001 et 2003. Toutefois, ses exploits personnels sont nombreux. Il a été huit fois sélectionné dans l’équipe All-Star, qui regroupe chaque année les meilleurs joueurs des Conférences Est et Ouest de la NBA. Il détient également le record du nombre de fois où il a été nommé meilleur défenseur de la saison, un titre qu’il partage avec Ben Wallace, un joueur américain, et Rudy Gobert, un joueur français. Il est surtout connu pour ses contrôles audacieux, étant toujours le deuxième meilleur contrôleur de l’histoire de la NBA avec 3 289 unités, et pour agiter son doigt pour indiquer à ses adversaires qu’il leur serait impossible de marquer.
George Eddy, qui commente la NBA depuis 1985, considère qu’il pourrait être le meilleur défenseur de l’histoire de la NBA, aux côtés de Bill Russell, un joueur américain. Il se rappelle d’un joueur qui « intimidait les adversaires attaquants avec ses contrôles et sa taille », au point d’en faire un art. Il se souvient également de sa façon de jouer avec le public, avec son grand sourire et sa façon de pointer du doigt pour dire « pas ici, pas ce soir ». Ces moments restent gravés dans la mémoire collective.