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28 septembre 2024 15 h 44 min

Ngapeth brille à Poitiers

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Ce soir à Poitiers (Vienne), tous les regards des fans du Stade poitevin volleyball (SPVB) seront tournés vers lui. Earvin Ngapeth fera son grand retour sur les terrains français pour la première fois en treize ans, avec un match contre Narbonne à 19 heures pour le début de la saison 2024-2025.
L’annonce de son retour en France a été faite il y a peu de temps et a suscité beaucoup d’excitation. Il avait fait une apparition lors de la présentation finale de l’équipe du SPVB à ses partenaires financiers le jeudi 19 septembre, portant le numéro 86. « Ne vous pincez pas… Earvin Ngapeth sera bien notre 15ème joueur cette saison », a déclaré le club sur son site web.
Cette nouvelle a bouleversé le monde du volley-ball, car Ngapeth, 33 ans, est une figure dominante et symbolique de ce sport. Au cours de l’été à Paris, il a remporté avec l’équipe de France un deuxième titre olympique consécutif, tout en étant nommé meilleur joueur des Jeux.
« Les réactions sont toutes positives. Je reçois des messages de diverses personnalités du championnat me félicitant pour ce recrutement audacieux », déclare Cédric Enard, le directeur sportif du SPVB. « Recruter Ngapeth, c’est comme si nous recrutions (Kylian) Mbappé en football, ou (Victor) Wembanyama en basket. Il est une superstar mondiale et aussi un produit local. C’est très important pour nous. »
« Cela a créé un véritable tsunami. »

La répercussion de l' »effet Ngapeth » n’a pas tardé à se produire. Le match de samedi va se jouer à guichets fermés avec 2 468 sièges tous réservés. De plus, une récente rencontre amicale qui, en temps normal, ne rassemble pas beaucoup de spectateurs a attiré une foule de 2300 personnes, établissant un nouveau record.

C’est un véritable tsunami. Tout le monde recherche un ticket pour le match. « Nous avons aussi écoulé 70 maillots en seulement deux jours, comparé aux 68 maillots vendus en deux ans avant l’arrivée d’Earvin », s’émerveille Mickaël Pichon, community manager et photographe bénévole du Stade Poitevin, la veille du match.

Suite à l’annonce de l’arrivée d’Earvin, le club a été submergé par les demandes de rencontres et a dû organiser une seconde session pour la presse jeudi. Cédric Enard s’exclame en riant, « C’est incroyable d’avoir un joueur de ce niveau dans notre équipe. »

Charlotte Malbernard, principale supportrice du Stade Poitevin, explique que « Ngapeth n’est pas un joueur ordinaire. Nous sommes très heureux de l’avoir parmi nous. Nous nous attendions à son retour, mais pas aussi tôt. Il va mettre le volley français sous les projecteurs et attirer plus de monde dans les gymnases. »

Possibilité de départ en janvier

Depuis 2011, Ngapeth est allé jouer en Italie et en Russie. Il a terminé la dernière saison avec un doublé coupe-championnat avec le club turc de Halkbank Ankara. En juillet, il était sur le point de rejoindre Nantes-Rezé, mais le club a fait faillite. Après les jeux Olympiques, il a réfléchi à ses options lors de vacances en Guadeloupe avant de faire ce « choix du coeur », comme il l’a décrit lui-même.

Face à l’annonce de la perspective de recevoir « la meilleure offre de tous les temps » de la part de certaines écuries exotiques le 25 août, il avait partagé un message mystérieux sur Instagram. Pourtant, l’appel attendra. « Après les Jeux, je me retrouvais sans club. J’avais besoin d’une saison calme, » a déclaré le footballeur international français, avec 249 sélections à son nom. Il pense que ce pourrait être le moment idéal pour que cela se produise.

Sa décision le rapproche de sa famille, bien ancrée dans le département de la Vienne. Sa mère travaille toujours pour une entreprise qui sponsorise le Stade De Poitiers. Ngapeth lui-même a passé son adolescence dans les équipes juniors du CEP Poitiers, comme son frère Swan (2002-2007). Il a également été témoin du premier titre de champion de France remporté par Poitiers, avec son père, Eric, en tant qu’entraîneur principal.

« Cela fait longtemps que je connais Earvin. J’ai été formé par son père. Lorsque j’étais l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale française (2017-2019), nous parlions souvent d’une possible réunion autour du club », raconte Cédric Enard. « C’est devenu plus concret au cours des derniers mois, avec mon arrivée à Poitiers en décembre 2023 et le désir d’Earvin de se rapprocher de ses racines. »

Ngapeth jouera pour Poitiers, qui s’est classé 11ème au championnat la saison dernière, au moins jusqu’à la fin de décembre, pour un total minimal de quatorze matches. Bien qu’il ait signé un contrat jusqu’en juin 2025, il a été convenu que si une offre intéressante d’une équipe étrangère survenait – avec la saison commençant en janvier 2025 – les deux parties se sépareraient en bons termes. Cependant, à ce stade, Poitiers et le championnat français souhaitent profiter de la renommée du champion olympique.