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8 septembre 2024 11 h 47 min

De 1992 à 2024 : Rosario

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Le sport a été témoin de nombreuses histoires de retour, mais celle de l’athlète française Rosario Murcia-Gangloff, âgée de 59 ans, est exceptionnelle. En préparation pour les Jeux olympiques de Paris en 2024, elle renoue avec une carrière sportive qu’elle a commencé il y a trente-deux ans. Résidante de Lyon, Rosario a participé à l’épreuve de 10 000 m lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992, sa course ayant lieu dans la ville d’origine de son père, ex-immigré espagnol en France. Le dimanche 8 septembre à Paris, elle a participé au marathon paralympique.

La trajectoire du sportif a été marquée par une bataille contre un décollement de rétine, puis un glaucome, une maladie dégénérative qui a affecté son nerf optique. Ces affections ont conduit à son implication dans le handisport et son classement actuel en catégorie T12, destinée aux personnes ayant des déficiences visuelles.

Se plaisant à dire qu’elle est une « jeune mémère », Rosario trouve que sa relation avec des sportifs plus jeunes la ramène à sa propre jeunesse. L’expérience, selon elle, la fait sentir plus âgée que l’équipe de gestion de l’équipe de France. Dans son parcours aux Jeux, elle est accompagnée de deux guides, dont le premier est Gilles Gangloff, son mari âgé de 60 ans, qui l’assiste sur les dix premiers kilomètres.

Pour son retour dans le monde de l’athlétisme, la marathonienne a rappelé son coach historique, Bernard Pelletier, âgé de 77 ans. Il n’a pas hésité à sortir de sa retraite pour reprendre son rôle, connaissant parfaitement le profil de son athlète. « Il m’était impossible de refuser », déclare Pelletier.

Rosario Murcia-Gangloff, titulaire du record national du 10 000 m pendant deux décennies, multi-vainqueur du championnat de France et médaillée mondiale en cross-country en équipe, a maintenu son niveau de compétence au-delà de sa prime jeunesse. « Mon objectif est de décrocher une place sur le podium. J’ai fait une préparation spécifique pour tenir trois heures », affirme-t-elle.

Pelletier corrobore ses ambitions : « Ce n’est pas une idée délirante, la médaille se joue autour de la marque des trois heures. » Il a suffi de quelques courses pour convaincre le coach que son élève est toujours en lice : « C’est plus qu’un talent, elle est passionnée. Quand elle ne court pas, elle en souffre. »

Pour obtenir sa qualification, Murcia-Gangloff a participé deux fois au Marathon de Paris, l’une des courses les plus exigeantes du calendrier. Elle a obtenu un temps de 3 h 07 en 2023 et de 3 h 08 en avril, malgré des conditions particulières. Quelques jours avant la course, elle avait chuté à l’entraînement, après avoir mis son pied dans une ornière. En dépit d’une perte de vision à l’œil droit et de diverses pathologies à l’œil gauche, elle persiste à courir. Par exemple, elle ne parvient pas à distinguer les marches d’escalier en fonction de leur orientation.

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