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6 septembre 2024 1 h 47 min

Paris 2024 : Bleus en finale cécifoot

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L’équipe française de cécifoot a réussi à se qualifier pour la finale paralympique qui a eu lieu le 5 septembre. Après avoir surpassé la Colombie dans un match serré (1-0), et la Turquie auparavant (2-0), ils ont atteint la finale pour la première fois depuis les Jeux de Londres en 2012 où ils ont obtenu l’argent. Leur prochain défi sera d’affronter les champions du monde argentins, dans l’espoir de conquérir l’or.

Le cécifoot, bien que largement méconnu en France, a gagné en popularité pendant cette quinzaine paralympique. Les matchs ont captivé les spectateurs, se déroulant dans le cadre pittoresque au pied de la tour Eiffel. A l’instar d’autres sports paralympiques comme le goalball, les matchs alternaient entre des encouragements vibrants et le silence le plus complet pour permettre aux huit joueurs malvoyants (les gardiens étant les seuls voyants) de se concentrer pleinement sur le jeu.

Sur le terrain, les cécifootballeurs, comme les appelle l’entraîneur national, Toussaint Akpweh, doivent utiliser leur ouïe pour naviguer, en écoutant les grelots du ballon, en recevant des informations de leur gardien pour mieux défendre, de leur guide derrière le but de l’équipe adverse, et en suivant les indications de leur entraîneur. Les joueurs sont obligés de communiquer entre eux et de crier « voy » (qui signifie « j’y vais » en espagnol) chaque fois qu’ils tentent d’obtenir le ballon – c’est leur seul moyen de signaler leur position aux coéquipiers. Tout cela crée une atmosphère sonore intense et dynamique, en deux langues. « Chaque seconde compte ».

Toussaint Akpweh met l’accent sur l’importance de la gestion de l’information pour les joueurs de football exceptionnels. Ces qualités, qu’elles soient athlétiques, techniques, mentales ou tactiques, constituent la base mais une cinquième dimension est nécessaire : comprendre comment se canaliser l’information. Pour un individu souffrant de handicap visuel, par exemple, se concentrer sur son environnement immédiat est essentiel.

Frédéric Villeroux, le leader de l’équipe, souligne qu’il y a entre sept et dix informations à traiter simultanément; même si toutes sont entendues, c’est la plus pertinente qui doit être gérée. Autrement, cela ne sert à rien.

Un système sensori-moteur efficace permettant le traitement rapide de l’information est essentiel pour prendre les bonnes décisions sur le terrain. Gaël Rivière, un joueur de l’équipe de France, témoigne que malgré leur ouïe fine, les déficients visuels doivent être rapides dans la communication de l’information avec leurs coéquipiers. Que ce soit pour annoncer qu’ils ont le ballon ou qu’ils l’ont perdu, cela permet à l’équipe de se repositionner stratégiquement. Chaque seconde compte et chaque seconde perdue agit en faveur de l’équipe adverse.

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