« Êtes-vous bien le reporter que vous prétendez être? » Les défis de communication que Lucas Créange a rencontrés dans son enfance semblent lointains alors qu’il sourit largement en ce début du mois de juillet, à quelques semaines de ses troisièmes Jeux paralympiques. Pour l’événement Paris 2024 qui aura lieu le mercredi 4 septembre, Lucas, un athlète atteint d’une forme d’autisme, participera à la compétition de tennis de table dans la catégorie 11, destinée aux participants souffrant de déficiences intellectuelles. Encouragé par sa médaille de bronze remportée en 2021 à Tokyo, Lucas, 31 ans, a pour objectif de monter à nouveau sur le podium dans une catégorie qu’il juge « très équilibrée ». Il se dit « optimiste », affirmant : « Je suis dans une belle phase à l’heure actuelle, je joue bien. »
La reconnaissance qu’a apportée sa médaille paralympique à Tokyo a changé la vie quotidienne de Lucas Créange. Cela a été significativement plus important comparé aux championnats du monde et d’Europe, où il avait déjà gagné sept médailles de diverses valeurs. Tout d’un coup, il fait face à une augmentation considérable du nombre de messages qu’il reçoit; cette médaille a « engendré beaucoup de changements », admet-il.
Sensible au stress, surtout lors d’événements compétitifs d’envergure, Lucas a vécu une période post-Jeux difficile. Depuis 2022, il travaille avec un coach mental qui le guide dans la gestion des moments de pression. Au début de l’année, alors que sa participation pour Paris 2024 restait incertaine, il a réussi à remporter les titres de deux Opens au Brésil et en Égypte, ce qui a été crucial pour le remettre en lice au niveau mondial. « Cela m’a permis de me qualifier, de gagner du temps dans ma préparation et de me rassurer », dit-il.
Son style de jeu est basé sur la défense. »
Lucas Créange, dévoué à exceller dans le domaine domestique, ne se ménage pas dans ses efforts. « Nous exploitons largement les vidéos avec mon entraîneur pour examiner nos concurrents et développer des stratégies », partage Lucas. L’opposition est farouche, notamment avec le champion en titre, un Hongrois qui répond au nom de Peter Palos. Le Français, Gang Xu, coach de Créange, estime : « C’est une compétition extrêmement tendue, il y a si peu de différence entre le premier et le huitième mondial. N’importe qui peut l’emporter sur n’importe qui. »
Gang Xu, un ancien joueur de ping-pong de haut niveau d’origine chinoise, et son protégé forment une équipe soudée. « Il est mon entraîneur principal depuis 2021, bien qu’il me supervise lors des compétitions depuis 2016 », rappelle le sportif. « Il y a quelques jours, Lucas m’a rappelé notre première rencontre en 2011 lors d’un événement de tennis de table », se souvient M. Xu. « Nous n’avons pas eu l’occasion de discuter à ce moment-là, mais j’ai été spectateur de certains de tes matchs. Même sans accompagnement, tu avais déjà une performance impressionnante », se remémore Lucas Créange, ayant une mémoire fort détaillée.
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