Rebecca Cheptegei, une coureuse marathon ougandaise, a malheureusement succombé à ses blessures suite à une agression commise par son partenaire. L’incident tragique a eu lieu dans l’ouest du Kenya et a été annoncé le jeudi 5 septembre par le président du comité olympique ougandais, Donald Rukare.
Rukare a exprimé son chagrin face à la perte tragique de Cheptegei et a dénoncé la violence contre les femmes qu’il a décrite comme un acte de lâcheté effroyable. Il a souligné à quel point cette agression brutale a entraîné la perte d’une sportive exceptionnelle.
Un professionnel de la santé de Moi Teaching and Referral Hospital à Eldoret a confirmé que tous les organes de Cheptegei avaient cessé de fonctionner. La sportive trentenaire avait terminé à la 44e place du marathon aux Jeux Olympiques de Paris en août.
La brûlure qui a couvert plus de 80% de son corps a placé Cheptegei dans un état critique. Un employé hospitalier, parlant sous couvert d’anonymat, a révélé à l’AFP comment son état s’était détérioré à cause d’une septicémie résultant d’une infection bactérienne.
En réaction à son décès, la fédération d’athlétisme ougandaise a exprimé sa profonde tristesse, identifiant Cheptegei comme une victime malheureuse de violences domestiques. Ils ont condamné de tels actes et ont appelé à la justice. De même, la fédération d’athlétisme du Kenya a exprimé son regret face à sa perte précoce et a exigé la cessation de toutes formes de violence sexiste.
« Rebecca Cheptegei n’est plus parmi nous. Ton nom résonne encore parmi les vivants. Que ton âme repose en paix. Il s’agit indéniablement d’un féminicide, une lutte que nous nous devons de mener pour y mettre un terme, » a répondu X Njeri Migwi, co-fondatrice de l’organisation Usikimye (Sois Pas Silencieuse en swahili), dédiée à l’assistance des victimes de violences sexuelles et sexistes.
D’après un rapport de police consultable par l’AFP, l’individu suspecté, reconnu sous le nom de Ndiema Marangach, s’est infiltré dans la demeure de Rebecca Cheptegei dimanche vers deux heures de l’après-midi, pendant qu’elle se trouvait à l’église en compagnie de ses enfants.
La championne de marathon résidait avec sa sœur et ses deux bambins dans un logement qu’elle avait fait ériger à Endebess, une commune située à 25 kilomètres de la frontière ougandaise, où elle menait ses entrainements. Ce fut confirmé mardi par son père, Joseph Cheptegei, à Eldoret. En rentrant de l’église, l’individu suspecté l’a aspergée d’essence et a allumé un feu devant ses enfants, deux petites filles agées de 9 et 11 ans, selon le journal kényan The Standard.
Les termes précis de la relation entre l’athlète et l’individu suspecté, qui a aussi été brûlé et est soigné à l’hôpital MTRH d’Eldoret, n’étaient pas clairement définis. Le rapport de la police les dépeignait comme « un couple qui était en conflit permanent ». D’après le père de Rebecca Cheptegei, « elle s’est liée d’amitié à cet homme, mais des désaccords sont survenus, et il est retourné vivre avec sa femme ».
Au cours des dernières années, le milieu de l’athlétisme kényan a été assombri par plusieurs tragédies. En avril 2022, le célèbre lieu d’entraînement pour les courses longue distance à Iten, situé dans les hauts plateaux de la vallée du Rift, a été le théâtre du découverte du corps de Damaris Mutua, une coureuse bahreïnienne née au Kenya. Son partenaire est actuellement suspecté de son meurtre. En octobre 2021, le monde de l’athlétisme a été choqué par la nouvelle du décès d’Agnes Tirop, une jeune et talentueuse athlète de 25 ans. Elle avait remporté deux médailles de bronze aux championnats du monde de 10 000m en 2017 et 2019, et a terminé quatrième aux Jeux Olympiques de Tokyo dans l’épreuve du 5000m. Son corps a été retrouvé, poignardé à mort, à son domicile à Iten. Son mari, Emmanuel Ibrahim Rotich, accusé de meurtre malgré sa dénégation de toute implication, fait actuellement l’objet d’un procès.