Le triathlon français a commencé à célébrer une grande fête en anticipant les Jeux paralympiques de Paris 2024. Jules Ribstein, qui n’est pas aussi célèbre qu’Alexis Hanquinquant, a brillamment remporté le titre dans la catégorie PTS2 (handicaps physiques sévères), qui était considérée comme l’un de ses principaux concurrents. En présence de sa femme et de ses deux enfants, le natif de Strasbourg a franchi la ligne d’arrivée avec une avance de 1 min et 31 secondes sur l’Américain Mohamed Lahna.
Dans la zone mixte, le Britannique Andrew Lewis, champion paralympique de Rio en 2016, a franchi la barrière pour embrasser Ribstein. « C’est mon bon ami. C’est mon Anglais, il m’a tout enseigné », a déclaré Ribstein, qui n’avait pas pu participer aux Jeux de Tokyo en 2021, car sa catégorie de handicap n’était pas incluse dans le programme. À quoi Andrew Lewis a répondu : « Tu as été exceptionnel ».
Malgré son titre de quadruple champion du monde en titre (2019, 2021, 2022 et 2023), Ribstein, 37 ans, était incertain le matin quand il s’est préparé pour la course de sa vie. « Je manquais vraiment de confiance en moi », a-t-il confessé à France Télévisions, admettant qu’il est une personne très anxieuse et émotionnelle.
En effet, le directeur technique national de ce sport, Benjamin Maze, a confirmé que Ribstein peut devenir assez anxieux pendant les compétitions. Il a travaillé sur cet aspect, car il était considéré comme un point à améliorer depuis son dernier titre mondial. Cependant, cela ne l’a pas empêché de passer une semaine sous sédatifs – « Stilnox, un truc qui rend les jambes faibles ».
« J’ai pris quelques instants pour ajuster ma prothèse. » Le soulagement équivaut à celui qu’apporte la réussite d’un triathlon, un événement qui s’est déroulé exactement comme Jules Ribstein l’avait anticipé : une session de natation qui s’est terminée seulement trente secondes après le leader américain Mark Barr ; une transition rapide suivie d’une course cycliste, réalisée sans sa prothèse, où il a commencé en tête et a maintenu un rythme effréné (marquant le deuxième meilleur temps), amplifiant continuellement sa marge sur ses adversaires ; et enfin, concluant par la course à pied de 5 000 m pour laquelle il a obtenu le troisième meilleur temps.
Ce déroulement parfait a été légèrement interrompu par un petit incident, qui a été habilement géré : la fixation de sa prothèse, qu’il avait mal assurée. « C’est courant pour les appareils orthopédiques fémoraux, » explique l’ancien orthoprothésiste, avec quatre ans et demi d’expérience. « J’ai mal positionné ma prothèse, et après 600 m, j’ai réalisé que je ne pourrais pas finir la course de 5 000 m ainsi. J’ai alors pris dix secondes pour la réajuster. C’est déjà un défi de courir correctement. »
Ancien triathlète régional pendant son adolescence, Jules Ribstein a dû mettre de côté sa passion après un accident de moto en 2008 qui a entraîné l’amputation de sa jambe gauche. Cependant, huit ans plus tard, il retournait au triathlon. En 2017, il était de retour dans les compétitions régionales avec sa prothèse, où sa performance a rapidement attiré l’attention de la Fédération française. Deux ans après, il remportait son premier titre mondial.
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