Les triathlètes confirmeront que le triathlon est un sport qui demande une grande capacité d’adaptation, impliquant trois disciplines distinctes et exigeantes – la natation, le cyclisme et la course à pied. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il faut naviguer à travers les inconstances de la météo, maîtriser les courants et les vagues, et esquiver les obstacles des routes pavées ou inondées. Elise Marc a perçu ce côté caméléon du triathlon d’une manière encore plus accentuée depuis que sa catégorie a été éliminée des jeux paralympiques.
La triple championne du monde de para-triathlon et actuelle championne d’Europe évolue habituellement dans la catégorie mondiale PTS3, destinée aux athlètes souffrant de handicaps significatifs mais capables de participer debout. À Paris, Elise se confronte à un nouveau défi le 2 septembre, en concourant dans la catégorie supérieure PTS4. Sa précédente catégorie n’a pas été retenue, principalement en raison de la pénurie de participants. La triathlète de 36 ans, amputée des deux jambes sous le genou suite à un accident dont elle préfère ne pas discuter, qui est survenu quand elle avait 17 ans.
Pour terminer les 750 mètres de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied, son handicap est plus sévère que ceux de ses nouvelles rivales dans la catégorie PTS4. En général, pour ces dernières, il s’agit de « simples » amputés, donc amputés d’un seul côté. « Ma plus grande difficulté est pendant les séquences de natation et la première transition», dit-elle, se référant au temps nécessaire pour mettre ses deux prothèses après être sortie de l’eau et avant de monter sur son vélo.
En 2021 à Tokyo, sa catégorie n’était pas présente dans les Jeux. C’est une réalité qui a profondément déçu la spécialiste en génie civil, qui avait l’opportunité d’être promue à la catégorie PTS5, mais cela représentait un grand écart de deux catégories. Elle n’a pas voulu tenter cela et a plutôt choisi d’explorer un autre domaine. C’est pourquoi elle s’est initiée à l’aviron et a même été consacrée championne du monde d’aviron indoor dans sa catégorie. Cependant, après un an et demi, elle en a eu assez.
« Limiter les pertes de temps »
Ensuite, la période de confinement est arrivée. Le home trainer est devenu son meilleur ami et en parallèle, les Jeux ont été repoussés d’un an. C’est à ce stade qu’elle a envisagé le para cyclisme. Après avoir terminé deuxième aux championnats du monde de para cyclisme, elle a obtenu son ticket pour les Jeux à Tokyo dans ce sport, où elle a fini dixième de la course en ligne et douzième du contre-la-montre. « Rien que la qualification était une victoire », modère cette précurseur, qui a été classée cinquième lors de la toute première édition du para triathlon aux Jeux paralympiques à Rio en 2016. « La vie dans un autre groupe, l’exposition à une nouvelle approche de l’entraînement, a été une source d’enrichissement pour moi, tout ce que j’ai pu accomplir [dans le para cyclisme] me profite actuellement. »
Bien que physiquement présente au Japon, l’esprit d’Elise Marc est déjà à Paris pour les Jeux Olympiques de 2024. Elle espère retrouver son premier amour, le triathlon, et s’y consacre entièrement. Autrefois, c’est la natation et ensuite le vélo qui faisaient sa force. Maintenant, c’est la course. Marc croit fermement qu’elle a la possibilité de prendre la tête dans cette discipline. Son but en natation et en vélo est de minimiser les pertes de temps face à ses adversaires. Elle s’entraîne sous la direction de Nicolas Becker au Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive de Boulouris, situé à Saint-Raphaël, Var.
Lors de l’événement test de l’été 2023, qui se tient avant les Jeux, Marc a franchi le deuxième poste sur le pont Alexandre-III. Cela indique que ses chances de réussir sont élevées. Et encore une fois, cela prouve sa capacité à s’adapter. L’épreuve de natation avait été annulée en raison de la mauvaise qualité de l’eau de la Seine, transformant ainsi l’événement en duathlon.
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