Lucas Créange, un talentueux joueur de ping-pong, a réussi à remporter une médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021. Cependant, peu après cette impressionnante réalisation, Créange, qui souffre d’autisme et participe dans la catégorie réservée aux personnes ayant un handicap intellectuel, a rencontré des difficultés à contrôler ses émotions pendant les rencontres. Suite à des conversations avec son personnel encadrant et la Fédération française de sport adapté (FFSA), un plan d’accompagnement a été mis en œuvre.
À partir de 2022, Créange, maintenant âgé de 31 ans, a commencé à collaborer avec Stéphane Limouzin, un préparateur mental associé au Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive de Reims. « Il m’aide à instaurer des routines lorsque je suis stressé. Il joue un rôle crucial », confie Créange, qui participera à ses troisièmes Jeux en commençant à concourir le mercredi 4 septembre à Paris.
La planification mentale, autrefois négligée par le sport français, gagne en importance en tant que composante essentielle de la préparation d’un athlète, à l’instar de la préparation physique. Marie-Paule Fernez, la Directrice Technique Nationale de la FFSA, argue que pour les athlètes ayant un handicap intellectuel, qui nécessitent une attention spéciale, un préparateur mental devrait faire partie de l’équipe de soutien au même niveau que les préparateurs physiques, les kinésithérapeutes ou les conseillers de la vie quotidienne, et ne pas seulement intervenir en cas de problème spécifique.
Lucas Créange a vu une amélioration notable dans ses performances grâce à son travail avec Stéphane Limouzin. Il note une respiration plus aisée sous pression et une meilleure gestion des situations délicates. Bien que pas encore parfait, dans les moments difficiles, sa capacité à rester calme et à reprendre le contrôle est attestée par son entraîneur de référence, Xu Gang, un ancien joueur de ping-pong.
À mesure que les Jeux paralympiques se rapprochent, Créange et son préparateur mental se sont rencontrés hebdomadairement à la demande de l’athlète. Le préparateur mental reconnaît que l’intégration de nouvelles méthodologies peut être une épreuve pour lui, nécessitant du temps, de la patience et parfois des voies indirectes pour adopter de nouvelles perspectives ou outils.
Limouzin assiste également aux sessions d’entraînement de Créange et travaille en étroit collaboration avec ses entraîneurs ainsi qu’avec la psychologue de la FFSA. Il insiste sur l’importance d’une approche unifiée de tous. Pour aider Créange, des routines de performance ont été mises en place. Des mesures précises sont mises en œuvre avant ou pendant un match pour permettre à Créange de réagir rapidement lorsque la tension monte ou qu’il perd plusieurs points consécutifs. Créange reconnait toutefois qu’il a encore du chemin à parcourir.
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