Le célèbre alpiniste et coureur espagnol, Kilian Jornet, a mené à bien son ambitieux projet « Alpine Connection » le dimanche 1er septembre. Le défi consistait à gravir les 82 sommets de plus de 4 000 mètres dans les Alpes en utilisant seulement la marche et le vélo. Un exploit qu’il a accompli en l’espace de dix-neuf jours seulement. Par la même occasion, il a écrasé le record précédent pour réaliser ce challenge, qui avait été établi en 2008 par les guides italiens Diego Giovannini et Franco Nicolini, qui avaient pris soixante-deux jours.
Le début de son odysée a commencé le 13 août en Suisse avec l’ascension du Piz Bernina, le sommet le plus oriental de l’arc alpin, et s’est achevée avec le Dôme et la Barre des Ecrins en France. Au cours de cette aventure colossale de 1 207 kilomètres et plus de 75 000 mètres de dénivelé positif, Kilian Jornet a passé plus de 268 heures en effort. Pour accomplir cela, il a dû se contenter en moyenne de seulement 5 heures et 17 minutes de repos par jour.
« Analyser toutes mes émotions est un défi en soi, mais c’est un voyage inoubliable », a-t-il partagé sur Instagram. Ce Catalan, figure emblématique du trail, avait remporté pour la dixième fois la Sierre-Zinal, la plus ancienne des courses en montagne, le 10 août. Il a réussi à terminer son projet au moment où se clôturait l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), qu’il a gagné quatre fois. Passionné d’écologie, l’année dernière, il avait appelé au boycott de l’UTMB, en partie à cause de son partenariat avec le constructeur automobile Dacia.
Le changement climatique et la pollution provoquent une transformation importante des lieux où nous réalisons nos activités. Il est donc nécessaire que les athlètes de haut niveau, les fédérations et les organisateurs d’événements majeurs prennent la responsabilité de l’impact sur notre environnement. C’est ce que Kilian Jornet a écrit auparavant.
Après avoir remporté la majorité des compétitions légendaires de trail entre 2008 et 2012, Jornet a entrepris le projet « Sommet de ma vie ». Ceci l’a conduit à établir les records de vitesse pour l’escalade du Mont Blanc et du Cervin l’année suivante. Sans arrêter la course en montagne, il a ensuite augmenté le nombre de ses ascensions rapides et ses traversées sur des routes parfois très techniques, comme l’arête de Peuterey sur le flanc italien du Mont Blanc, ou la face nord des Grandes Jorasses. En octobre, il a réussi à traverser les Pyrénées, sa région natale, en seulement huit jours, passant par 177 sommets de plus de 3000 mètres.