Mandy François-Elie, âgée de 34 ans et médaillée à chaque participation aux Jeux paralympiques, est un visage important de l’athlétisme paralympique français. La mannequin a reporté ses espoirs sur le saut en longueur à Paris, bien que ses chances de médaille soient plus faibles qu’auparavant. Une autre Française, Manon Genest, 31 ans et médaillée de bronze aux mondiaux de 2023, participera également à la finale aux côtés de François-Elie, le dimanche 1er septembre, au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Ces deux athlètes quadragénaires participent dans la catégorie des troubles de la coordination T37. Vendredi, pour le premier événement de ses jeux paralympiques, François-Elie a terminé 5e aux 200m en 28s20. « Je me suis surpassée, j’ai fait le nécessaire », a-t-elle déclaré. La championne et détentrice du record du monde, la Chinoise Wen Xiaoyan, l’a emporté en 25s86, largement devant les autres concurrentes.
En 2012, quatre ans après avoir souffert d’un accident vasculaire cérébral (AVC) à l’âge de 18 ans, la Française originaire de la Martinique a remporté le 100m, à la stupéfaction générale. « Je n’en croyais pas mes yeux, c’était incroyable », déclarait-elle au Monde quelques jours avant Paris 2024.
L’athlète a continué sur sa lancée lors des Jeux de Rio 2016, remportant une médaille d’argent sur la même distance, avant de décrocher le bronze en 2021 à Tokyo, cette fois sur le 200m. En 2013, elle avait déjà gagné le 100m et le 200m aux Mondiaux de Lyon.
Avant d’être partiellement paralysée par un AVC sur son côté droit, Mandy François-Elie était une figure prometteuse du 400 m en France. « Je courais depuis mon plus jeune âge », se souvient-elle. Durant son long processus de rétablissement, elle a maintenu sa passion pour l’athlétisme. « Écrire, parler, marcher, était un défi. Mais il faut persévérer. Le sport m’a beaucoup soutenue », ajoute-t-elle.
Un institut portant son nom à Lamentin.
L’expression verbale était un défi pour la championne pendant des années, qui a dû batailler constamment contre son aphasie sur la piste et dans sa vie quotidienne : « Ce n’est que récemment que j’ai amélioré ma communication. C’était très difficile au début de ma carrière. »
Subissant de plus en plus de pression derrière les blocks de départ, la coureuse a décidé il y a deux ans de se reconvertir aux sauts. Elle y trouve « plus de joie » ces derniers temps. Qualifiée pour le 100m, 200m et le saut en longueur, c’est dans ce dernier qu’elle pense avoir les meilleures chances de podium avant les Jeux.
Au sein de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, Mandy François-Elie s’entraîne avec l’ancien sprinteur Dimitri Demonière et le spécialiste du saut en longueur, Robert Emmiyan. Exemple de persévérance et de succès sportif, un institut dans sa ville natale de Lamentin porte son nom. Qu’elle remporte ou non une quatrième médaille paralympique ce week-end, la Martiniquaise n’a plus rien à démontrer et elle aura une autre opportunité lors du 100 m, où elle courra mercredi. Après ça, ça sera le moment de réfléchir sur son futur.