L’équipe française de basket-ball en fauteuil roulant ne doutait pas de leur capacité. Cependant, lorsqu’ils sont arrivés, le vendredi 30 août, à l’Arena Bercy pour se préparer avant leur premier match de groupe contre le Canada, et qu’ils ont ressenti la passion des spectateurs, ils ont été stupéfaits. Cette même arène avait précédemment vibré avec l’équipe de Victor Wenbanyama pendant les Jeux olympiques. Apparemment, l’enthousiasme ne s’est pas estompé pour les Jeux paralympiques. Les tribunes étaient bondées.
Sur les 12 000 personnes présentes, la majorité était française. Parmi eux, Hélène, une passionnée de basket-ball, son époux Claudio (qui ont choisi de ne pas révéler leur nom de famille) et leurs deux enfants, Julia tenant la mascotte des Jeux, et Adrien, portant un sifflet pour célébrer les paniers. Cette famille avait voyagé depuis Pau, juste avant la rentrée scolaire. « Nous avons la chance d’assister à un match de la France. Et pour nous, c’était crucial de montrer à nos enfants que même handicapé, on peut accomplir de grandes choses », a partagé Hélène.
Jeremy Chény et Maxence Grados, un sachet de pop-corn sur les genoux, étaient ravis à l’idée de voir les Français jouer : « C’est notre première expérience de basket-ball en fauteuil roulant. Avoir l’occasion de voir l’équipe de France, c’est vraiment une aubaine. » Le tarif du billet a également été un facteur attractif. « Nous venons de regarder le match féminin entre les États-Unis et l’Allemagne. Au total, pour 40 euros, nous bénéficions de quatre heures de divertissement. C’est vraiment économique, donc peu importe le résultat de l’équipe française, ce sera fantastique ! »
Le public, « ce sixième joueur »
Les Canadiens dans le public ne sont pas nombreux. Sur la joue gauche de Philippe Chéssy, trois lettres ont été peintes en rouge: CAN. Cependant, il porte également un maillot aux couleurs de la France. « Je soutiens la France, qui est mon pays d’accueil, ainsi que le Canada, mon pays natal », dit-il en souriant.
Chéssy, un jeune homme de 28 ans faisant un doctorat en sciences politiques, a déjà assisté à des matchs de basket en fauteuil roulant pendant une pause d’un match de la NBA. Il avait trouvé cela « beaucoup plus captivant que le basket pour les personnes valides ». Mathilde Halbout, son amie avocate, a elle aussi les mêmes lettres CAN sur sa joue, mais elle l’a fait « pour lui faire plaisir ». Son affection va plutôt en faveur des Français.
Avant même le début du match, les chants de « Allez les Bleus » se faisaient déjà entendre, accompagnés d’une Marseillaise improvisée et des « olas ». Dans les gradins, des milliers de drapeaux tricolores étaient brandis, ainsi que des portraits géants des joueurs, similaires à ceux que l’on avait vus lors des Jeux Olympiques, flottaient. Parmi ceux-ci, on pouvait apercevoir Sofiane Mehiaoui, membre de l’équipe depuis 2005, et Jérôme Laureri.
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