Catégories: Sport
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31 août 2024 2 h 06 min

« Alexandre Léauté: Star du Para Cyclisme 2024 »

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Dans la pénombre de la nuit, deux autocars bourrés de supporters bretons ont quitté Saint-Caradec, leur village natal, et leur club de vélo à Loudéac (Côtes-d’Armor) pour venir l’encourager spécialement. Alexandre Léauté, qui s’est réjoui d’avoir entendu leurs voix, a été couronné champion paralympique de la poursuite individuelle (3 000 mètres) le vendredi 30 août dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines). « L’enthousiasme du public m’a poussé à l’extrême. Je n’ai jamais pédalé avec autant de soutien sonore. Une partie de mon succès lui est due », a-t-il souligné.

Avec ses 19 titres de champion du monde à son actif, Alexandre Léauté, qui n’a que 23 ans, est le pilier de l’équipe de France de paracyclisme. Ce pistard de la catégorie C2 – qui regroupe des cyclistes atteints d’hémiplégie ou qui roulent avec une seule jambe – s’est donné pour objectif de remporter « au moins trois médailles d’or », comme il l’a déclaré au Monde quelques semaines avant la compétition paralympique. Laurent Thirionet, le manager de l’équipe de France, confie : « Ce qu’il a accompli aujourd’hui n’est que le commencement de sa récolte de médailles. Il donne le ton pour toute l’équipe ».

Aux Jeux de Tokyo en 2021, le paracyclisme a été la discipline clé de la délégation française. Trois ans plus tard, avec des supporters venus de Bretagne et de tout l’Hexagone, l’équipe espère remporter plus de vingt médailles.

Vendredi dernier, Alexandre Léauté a montré son excellente maîtrise dans son domaine. Il a surpassé son propre record mondial pendant les qualifications, en terminant les 3 000 mètres en seulement 3 min 24 s 298, contre son ancienne marque de 3 min 25 s 888. En finale, il a surclassé Ewoud Vromant, le compétiteur belge, en finissant plus de deux secondes avant lui – une différence marquante. Bien qu’il ait eu du mal à s’adapter à cette distance au début, les Jeux de Tokyo lui ont donné la confiance nécessaire pour la conquérir. « Au premier abord, je n’aimais pas du tout cette distance », a-t-il confié. « Les Jeux à Tokyo, cependant, m’ont redonné confiance. Je me suis jeté dans le bain, et voilà. Je n’ai peur de rien. »

« Alexandre Léauté est le genre d’homme qui sait ce qu’il veut, » a-t-on constaté. Il vit avec un handicap invisible « mais bien réel », selon ses dires. Souffrant d’une hémiplégie du côté droit, Alexandre a peu de force dans cette partie de son corps et ne ressent presque rien. Lorsqu’il pédale, sa jambe gauche produit 95 % de l’effort. Son handicap est le résultat d’un accident vasculaire cérébral (AVC) qu’il a subi à la naissance. Ses parents ont commencé à remarquer qu’il avait des difficultés à parler, marcher et se nourrir correctement à l’âge de deux ans. C’est à ce moment-là qu’ils ont découvert, grâce à une IRM, qu’Alexandre avait des lésions cérébrales.

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