Sophie Caverzan, une sportive amatrice de 29 ans, rencontrera une grande émotion lorsqu’elle entrera sur le tapis de taekwondo situé au Grand Palais à Paris le vendredi 30 août. Avant 2021, elle n’avait jamais essayé ce type d’art martial coréen. Bien qu’elle rêvait de participer aux Jeux paralympiques, elle ne savait pas dans quel sport elle le ferait.
Originaire de Toulouse, Sophie a pratiqué le basket pendant dix ans, puis le football à un niveau régional. Elle a toujours fait du sport avec des individus valides malgré sa malformation congénitale au bras gauche. Elle décrit humoristiquement son bras manquant comme son « petit bras » ou « bob », comme son « ami ».
C’est une publicité de La Relève, un programme de détection de nouveaux talents lancé par le Comité Paralympique et Sportif Français en 2019, qui a incité Sophie à s’inscrire en ligne pour le programme. Cela a transformé sa vie et lui a permis de réaliser son rêve d’enfant d’atteindre un niveau supérieur dans le sport.
Au milieu de la pandémie de Covid-19, Sophie passe d’abord par une interview de motivation à distance avant de passer un test de para-taekwondo dans un petit club à Lagardelle-sur-Lèze, 30 kilomètres au sud de Toulouse. Ensuite, le responsable fédéral du para taekwondo l’a invitée à Paris pour une semaine de stage. Selon elle, cette semaine de stage à Paris était très difficile sur le plan physique.
L’attraction est instantanée. « J’ai été séduite par le côté stratégique du match contre l’opposant », déclare-t-elle. Il s’agit de déstabiliser l’autre, à l’instar d’une partie d’échecs. Mais il y a aussi un aspect de combat ». À son retour, elle se consacre à sa nouvelle aspiration, poursuit son entraînement dans son club, mais ne participe à aucune compétition pendant deux ans. Pour cette assistante en formation permanente, il est difficile d’abandonner sans aucune assurance financière : « Je devais prendre des congés pour m’entraîner à l’Insep [Institut national du sport, de l’expertise et de la performance]. Côté finances, c’était inenvisageable ».
Tout bascule en 2023, lorsqu’elle obtient un contrat d’insertion professionnelle pour les sportifs de haut niveau. « Je conserve mon salaire et je mets de côté pour la retraite. L’Agence nationale du sport subventionne mon temps libre », précise-t-elle. Elle divise équitablement son temps entre son emploi et sa carrière sportive la première année. Depuis mars, elle se dédie entièrement à l’entraînement paralympique.
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