Toujours pionnière. L’écho des Jeux de Tokyo en 2021 résonne dans le parcours de Marie Patouillet qui a encore une fois remporté la première médaille pour la délégation paralympique française, le jeudi 29 août à Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines). Ayant précédemment remporté une médaille de bronze lors de la compétition de cyclisme au vélodrome d’Izu au Japon, cette fois-ci, elle a fait mieux. Elle a décroché la médaille d’argent dans une atmosphère électrisante et avec le soutien d’un public sensationnel. Elle a terminé deuxième derrière la Hollandaise Caroline Groot dans l’épreuve du 500 m contre-la-montre en C4-5, une catégorie qui inclut des athlètes ayant subi des amputations ou souffrant de troubles neurologiques.
Pendant qu’elle faisait son tour d’honneur avec le public prononçant son nom à haute voix, Marie Patouillet, 36 ans, a tenu à graver ce moment de succès dans sa mémoire. Emplie de fierté, elle a levé son vélo au-dessus de sa tête. « Quand je suis déterminée, rien ne m’arrête », a-t-elle déclaré, fière de son parcours. Laurent Thirionet, le directeur de l’équipe française de para cyclisme, a exprimé sa satisfaction: « Nous avons débuté la collection de médailles comme prévu. Comparé aux Jeux de Tokyo, Marie a maintenant trois ans d’expérience supplémentaire… Elle est une combattante, une machine à l’entraînement. Elle devait réussir, et elle l’a fait ».
Marie Patouillet n’était pas destinée initialement à s’engager dans le cyclisme. Née avec une agénésie, une malformation orthopédique du pied gauche, elle a dû apprendre très tôt à s’adapter. Dans son enfance, malgré son handicap, elle parvenait à courir et à ne pas paraître différente. Cependant, son handicap s’est aggravé avec le temps, la limitant dans sa capacité à courir ou à marcher de longues distances. À cause des moqueries, sa confiance en elle s’est effritée, et elle se sentait différente à tous les niveaux. La situation s’est accentuée après la vingtaine.
Malgré cela, Marie a toujours poursuivi son rêve de devenir médecin. Elle quitte Versailles, dans les Yvelines, pour poursuivre ses études à l’école de santé navale de Bordeaux. Après une décennie de travail acharné, elle obtient son diplôme en janvier 2018, mais est réformée : qui enverrait sur un champ de bataille un soldat incapables de courir ou de marcher?
Confrontée à des choix limités en matière de sports praticables, la natation et le cyclisme, c’est finalement le cyclisme qui retient son attention, presque accidentellement. Malgré son niveau de novice, elle se lance un défi en participant à une étape amateur du Tour de France. Sans entraînement préalable, son parcours est difficile et long, mais contre toute attente, elle trouve du plaisir dans l’effort. Le sport lui apporte des sensations qu’elle n’a pas ressenties depuis longtemps.
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