Presque une décennie les sépare. C’est l’écart entre l’âge moyen des participants français aux Jeux Olympiques (26,9 ans) et aux Jeux Paralympiques (33,5 ans) organisés à Paris. Avant le coup d’envoi des compétitions paralympiques le jeudi 29 août, les membres les plus âgés de l’équipe française, Rosario Murcia-Gangloff, marathonienne, et Didier Richard, tireur à la carabine, ont presque atteint les 60 ans (59 ans).
Participante depuis Athènes 2004, Richard joue dans ses cinquièmes Jeux, une situation loin d’être unique. Stéphane Houdet, joueur de tennis en fauteuil roulant âgé de 53 ans, se retrouve dans une situation similaire. Claire Supiot, nageuse de 56 ans atteinte de la maladie de Charcot-Marie-Tooth, participera aux Jeux Paralympiques de Paris, trente-six ans après avoir participé aux Jeux de Séoul en 1988 comme athlète valide. Ces cas ne sont pas isolés en France.
Qu’est-ce qui explique cette durée? « Cela nécessite du temps pour se remettre », déclare le nageur David Smétanine. À 49 ans, ce spécialiste du sprint en natation s’apprête à participer à ses sixièmes Jeux. Victime de tétraplégie partielle suite à un accident de la route à l’âge de 21 ans, cet excellent nageur a dû s’entraîner intensément pendant sept ans pour atteindre le niveau international nécessaire pour entrer dans l’équipe nationale française. Il a dû modifier sa technique de nage et augmenter sa force musculaire afin de compenser la perte de mobilité de ses membres inférieurs.
« Comme beaucoup d’athlètes paralympiques, j’ai dû surmonter un moment de rupture dans ma vie, » explique-t-il. Nous avons dû réorganiser nos vies, rendre nos maisons accessibles, trouver un emploi ou reprendre nos études. Le sport de haut niveau est quelque chose que nous envisageons seulement dans un second temps. » David Smétanine se considère chanceux. Il a pu rester engagé dans son sport favori pendant sa rééducation, ce qui a rendu son parcours plus facile. Cependant, il a dû attendre trois ans avant qu’un club de natation l’accepte en raison de son handicap et de la nécessité d’un entraîneur spécialisé.
Innovations technologiques
« Certaines personnes se mettent au sport plusieurs années après être devenues handicapées à la suite d’un accident. Elles ont tendance à être moins épuisées et ont une plus grande longévité », explique le sprinter en fauteuil roulant Pierre Fairbank, 53 ans, qui a remporté neuf médailles paralympiques. Paralysé par la poliomyélite à l’âge de neuf ans, ce Néo-Calédonien n’a manqué aucun Jeu depuis sa victoire à Sydney en 2000 et espère décrocher une nouvelle médaille à Paris 2024, qui marquera sa dernière participation.
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