Dans l’anonymat, un employé du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) a admis qu’ils ont tous été sidérés par la tournure des événements en juillet 2024. Ce fameux jour, la direction du club avait prévu de présenter aux employés deux représentants de Fenway Sports Group, une firme américaine intéressée à acquérir une participation totale ou majoritaire dans le FCGB qui était enfoncé dans une crise financière déplorable. Ces délégués étaient sur place depuis la veille, mais à l’heure de la réunion, la direction s’est présentée seule. C’est là que le personnel a découvert que Fenway s’était retiré du projet. Pour les employés, c’était comme si un rideau tombait sur leur futur rêvé.
Depuis lors, le FCGB, une équipe historique de Bordeaux ayant remporté le championnat de France six fois (en 1950, 1984, 1985, 1987, 1999 et 2009) et employant une centaine de personnes pour gérer les affaires administratives, continue sa descente vers l’abîme. Le club, qui a échoué à présenter un budget garantissant son maintien en Ligue 2, et qui n’a pas réussi à obtenir une faveur du Comité national de gestion, a été rétrogradé à National 2 et est maintenant en redressement judiciaire. Leur premier match de la saison est prévu ce 31 août contre Poitiers, au stade Sainte-Germaine, au Bouscat, près de Bordeaux. Une situation bien éloignée des grandes rencontres sportives autrefois organisées au stade Matmut Atlantique, construit en 2015 spécialement pour accueillir le club.
Les aficionados attendent avec impatience le développement du nouveau projet sportif mis en œuvre précipitamment cet été. Parallèlement, les employés des Girondins (à l’exception des joueurs et des entraîneurs) sont dans l’attente de savoir ce qui leur réserve l’avenir. Il est prévu qu’un troisième plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) soit mis en place pour les cent employés qui maintiennent encore en vie l’entreprise des Girondins. Selon certaines estimations, entre 90 et 95% des employés administratifs pourraient être licenciés car ils pensent qu’un club National 2 n’a besoin que de «cinq à dix employés, pas de 110».
Face à des absurdités flagrantes, personne au sein du centre de commandement sportif et opérationnel du club situé à Haillan (Bordeaux Métropole) n’a encore reçu des informations précises. Devant l’urgence d’obtenir des réponses, le Comité social et économique (CSE) a fait appel au tribunal de commerce de Bordeaux le 26 août. L’employé interrogé souligne: «Nous avons envoyé cette lettre d’urgence car il existe de nombreuses absurdités qui peuvent affecter les conditions de départ. Nous ne dénonçons pas, nous alertons, nous posons des questions. Nous devons progresser, nous ne pouvons pas laisser les choses traîner ainsi».
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