En prélude aux Jeux paralympiques, la Seine continue de susciter de vives discussions. La remarque ironique de Benjamin Maze, directeur technique national de la Fédération française de triathlon, lors de la conférence de presse du para triathlon le lundi 26 août, était la suivante : « Si la saison 1 vous a plu, alors la saison 2 vous ravira! » Les compétitions sont prévues les 1er et 2 septembre.
Contrairement aux Jeux Olympiques, la qualité de l’eau n’est plus la préoccupation majeure. Le sujet de débat principal est désormais le débit du fleuve qui reste élevé à cause des fortes pluies tombées au début de l’été et des orages survenus en juillet et août. Le mardi 27 août, les mesures effectuées à la station hydrométrique de Paris-Austerlitz montraient un flux de 230 m3 par seconde, soit à peu près deux fois le débit estival normal (100 à 150 m3/s).
Bien que le débit actuel soit inférieur à celui observé pendant les JO, où il dépassait trois fois le niveau estival standard, après avoir observé les nageurs du marathon souffrir en luttant contre le courant et semblant rester sur place, Benjamin Maze a expliqué que « la Fédération Internationale de Triathlon [World Triathlon] et Paris 2024 ont envisagé une autre situation pour les Jeux paralympiques pour empêcher de mettre les athlètes en difficulté ».
Le plan A des organisateurs permet aux athlètes de commencer depuis un ponton flottant à la base du pont Alexandre-III, nageant dans une boucle de 750m jusqu’au pont des Invalides, avant de faire un demi-tour vers le port des Invalides et la première transition (de natation à vélo). Si on adopte le plan B, la course consisterait en une descente unique, non aller-retour, avec une distance de natation plus longue. « Si la distance n’était que de 750 m, la durée de l’épreuve serait nettement plus courte que lors de toute autre course de triathlon », explique Benjamin Maze. L’idée est d’adapter la distance de la natation à la force du courant pour faire en sorte que le temps d’effort soit équivalent à celui d’une course avec des conditions de courant « neutres ».
La décision finale « sera dévoilée le 27 ou 28 août au plus tard », a indiqué le directeur technique national, permettant aux athlètes de s’entraîner au moins une fois dans la Seine afin qu’ils puissent s’acclimater aux conditions et orienter leur entraînement en conséquence.
Pour Annouck Curzillat, une athlète avec déficience visuelle, la surprise éventuelle du parcours ne l’inquiète pas. Depuis le début de sa carrière, elle a été soumise à de nombreux changements de parcours voire de format une heure avant, donc elle assure que ces modifications ne lui font pas peur et qu’elle sait gérer. Curzillat est une médaillée de bronze des Jeux paralympiques de Tokyo en 2021.
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