Après une décevante vente des droits de diffusion, le football français s’engage dans le débat sur sa gestion. La Présidence de la Ligue de football professionnel (LFP) sera remise en question le 10 septembre pour un mandat renouvelable de quatre ans. Face au titulaire actuel, Vincent Labrune, qui compte se représenter, Cyril Linette, l’ancien directeur général de L’Equipe et du PMU, envisage de poser sa candidature. Le matin du 19 août, Linette a rencontré les syndicats professionnels (joueurs, arbitres, médecins, etc.) regroupés dans l’Union des acteurs du football (UAF), dont il devra obtenir l’approbation pour concourir, ainsi que celle du syndicat des clubs, Foot Unis. Il a partagé son projet avec Le Monde.
Linette analyse la situation actuelle du football français, avec la bulle des droits TV sur le point d’éclater à l’échelle mondiale et répercussions sur le football français. Il y identifie un problème structurel. Hormis quelques exceptions majeures comme la NBA ou la Premier League anglaise, la plupart des ligues luttent pour préserver la valeur de leurs droits de diffusion.
Selon Linette, le football français a commis des erreurs, notamment en ayant quatre diffuseurs différents en l’espace de six ans et en se confrontant à Canal+. Il note que l’intérêt pour le football est moins évident en France qu’en Allemagne ou en Italie, et que le PSG domine excessivement le championnat français. Il n’est donc pas étonné que les droits domestiques de la Ligue s’élèvent à environ 500 millions d’euros par an, mais il est surpris par l’objectif d’un milliard d’euros présenté dans leur plan d’affaires.
Pendant longtemps, le football français pensait être rémunéré pour sa propre valeur. En fait, il était financé pour l’exclusivité qu’il offrait aux opérateurs : lorsque Canal+ investissait massivement, c’était pour priver TPS ou Orange de l’accès au football. Aujourd’hui, la donne a changé et cette situation pourrait se prolonger. Je suis convaincu que le football français doit repenser son économie, à l’instar de toutes les autres industries du divertissement.
Quel pourrait être ce nouveau modèle économique à votre avis ?
Le premier enjeu est de réduire les coûts de 30 %. Cela signifie diminuer les salaires et le nombre de contrats dans les clubs de 30 %. Je doute que le championnat souffrirait d’une baisse de qualité avec juste 25 joueurs sous contrat au lieu de 40. Bien entendu, cela soulève un problème de compétitivité au niveau européen, mais il est crucial que le championnat français soit viable.
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