La saison estivale, marquée par le chant des cigales, les soirées idylliques sous les cyprès, les spectaculaires Jeux Olympiques, est également le moment de dévoiler les détails des droits de diffusion télévisée du football. Le coup d’envoi de la Ligue 1 est prévu pour le vendredi 16 août. Après maintes discutions, le 31 juillet, le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel a décidé d’accepter l’offre de DAZN et BeIN Sports pour diffuser la Ligue 1 du championnat français entre 2024 et 2029. DAZN, une plateforme britannique, a accepté de payer 400 million d’euros pour diffuser huit matchs par semaine. De son côté, la chaine qatariote BeIN Sports a accepté de débourser 100 million d’euros pour diffuser le match phare du samedi à 17h. Avec les droits de diffusion à l’international, le montant total atteint 660 millions d’euros par saison – une réduction de 11% comparé à la période 2021-2024. Cela reste bien en deça des attentes de départ, avec un milliard d’euros espérés lors de l’appel d’offres.
Luc Arrondel, un directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, chercheur et professeur associé à la Paris School of Economics, a souligné que cela pourrait avoir de nombreuses conséquences. En effet, les revenus issus des droits TV génèrent une part importante des revenus pour les clubs professionnels – allant de 50 à 75% des revenus de la Ligue 1, hors transferts. Par conséquent, pour la période 2024-2029, la diminution des droits de télévision de la Ligue 1 risque d’impacter les clubs de football qui comptaient en grande partie sur ces revenus pour leur budget ces dix dernières années. Cela pourrait avoir des répercussions importantes sur le domaine sportif.
Il y aura une réduction du budget total de la Ligue 1 qui affectera le budget de chaque équipe individuellement. En outre, étant donné que, en général, entre deux tiers et 70% des budgets sont consacrés à la rémunération des joueurs, les retombées sportives seront immédiates. Cela implique moins de transferts, moins de talents et donc une baisse de la qualité du jeu.
Cela signifie également des réductions budgétaires pour la formation. Cependant, les clubs de Ligue 1 devront prendre garde à ne pas trop réduire leurs efforts, car l’une de leurs principales sources de revenus provient de la vente de joueurs. Dans tous les cas, les conséquences seront principalement sportives. Les meilleurs joueurs partiront, attirés par des clubs qui leur proposeront des salaires plus élevés.
La différence de niveau entre les clubs « petits » et « grands » du championnat français va-t-elle s’aggraver ?
Il y aura de grandes disparités et des fossés commenceront à se creuser parmi les clubs de la Ligue 1. Les plus puissants s’en sortiront, surtout ceux qui participent aux compétitions européennes et qui ont d’autres formes de financement. Cependant, les conséquences seront ressenties de manière plus forte chez les clubs de la « zone médiane » de la Ligue 1.
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