Dimanche 11 août, lors du marathon féminin des Jeux olympiques, un évènement retentissant a eu lieu. Le marathon a débuté à l’Hôtel de ville de Paris, ancien quartier général de la Commune en 1871, et a suivi l’itinéraire emprunté par les femmes en 1789 lorsqu’elles ont marchées à Versailles pour ramener le roi et sa famille à Paris. Au dôme des Invalides, lieu pittoresque de l’arrivée, Sifan Hassan, une Néerlandaise d’origine éthiopienne, a surpassé la favorite éthiopienne Tigist Assefa, établissant ainsi un nouveau record olympique de 2 heures, 22 minutes et 55 secondes. En troisième position, se trouvait la Kenyane Hellen Obiri.
Ce titre est venu enrichir la collection de Sifan Hassan, qui compte déjà deux médailles de bronze pour les courses de 5 000 m et 10 000 m. Ce marathon a été sa quatrième compétition lors de ces jeux. Avant cette course, elle avait déjà participé à une série de 5 000 m le 2 août, à la finale du 5 000 m le 5 août et à celle du 10 000 m le 9 août. Durant les précédents Jeux olympiques de Tokyo en 2021, elle avait déjà concouru dans trois épreuves différentes, remportant la médaille d’or pour le 5 000 m et 10 000 m, et le bronze pour le 1 500 m. « Cela a été une bataille de tous les instants », a déclaré la championne le dimanche après la course. « A chaque étape, je me demandais pourquoi je m’étais engagée dans le 5 000 et le 10 000 m et ce qui m’avait poussée à accepter un tel défi. »
La prestation de Paris mérite d’être applaudie comme l’exploit athlétique de ces Jeux. Elle devrait être célébrée sans retenue, comme l’ont fait les fans néerlandais rassemblés sous le soleil ardent des gradins. Néanmoins, la carrière de la championne est marquée par un soupçon constant: Sifan Hassan est suspectée depuis que son coach, l’Américain Alberto Salazar, a été suspendu pour incitation au dopage en 2019. Salazar était responsable de l’Oregon Project, une organisation financée par Nike à laquelle appartenait l’athlète, et avait également travaillé avec le Britannique Mo Farah, qui a reçu le titre de Sir après avoir remporté quatre médailles olympiques à Londres et à Rio.
Record olympique dépassé
Sifan Hassan, 31 ans, n’a jamais été accusée de tricherie ni testée positive. Cependant, il suffisait de regarder les visages déçus des perdantes du jour et d’écouter les réactions évasives des coureuses interrogées sur cette performance pour ressentir le malaise. « Je suis très heureuse pour elle », a déclaré, brièvement, Mekdes Woldu, la Française d’origine érythréenne qui a terminé vingtième. « C’est impressionnant ». Au sein de cette fraternité du marathon, où l’expérience partagée de là douleur crée des liens, les hommages étaient limités. Onze athlètes sur quatre-vingt-onze, malgré un entraînement intensif, ont abandonné.
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