Deux jours avant le début des Jeux olympiques, une athlète française, dont l’identité sera gardée secrète, s’est présentée à la presse en déclarant qu’elle abordait les Jeux de Paris « comme n’importe quelle autre compétition ». Malheureusement, elle a été éliminée au premier tour de sa discipline une semaine plus tard. Les Jeux olympiques sont loin d’être « une compétition comme les autres », surtout lorsqu’ils ont lieu chez soi devant des milliers de fans acclamant votre nom et brandissant des pancartes à votre effigie, et encore moins quand vous êtes habitué à concourir devant des stades semi-vide ou totalement vide.
Certaines fédérations sportives ont prévu cette situation. La plus petite d’entre elles, le pentathlon moderne, a organisé une répétition quasi réelle des finales à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) quelques semaines avant l’échéance. Les finales ont eu lieu les samedi 10 et dimanche 11 août, au château de Versailles, devant 15 000 spectateurs. Des écoliers et du personnel de l’Insep ont été invités pour tenter de distraire les quatre athlètes olympiques français pendant l’épreuve de tir.
Le tir à l’arc a suivi la même stratégie, avec des résultats réussis, en remportant deux médailles sur l’esplanade des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris. « En temps normal, lors des championnats du monde, l’audience maximale ne dépasse pas les mille spectateurs, » explique le directeur technique national, Benoit Binon. « Pour les Jeux olympiques, c’est huit fois plus, ce qui peut déstabiliser les archers dans une discipline où la concentration est fondamentale. »
« Il faut se sentir stimulé plutôt que inhibé », conclut-il.
La team française féminine d’épée s’est appliquée à des sessions d’entraînement accompagnées de son pour recréer le climat du Grand Palais et parfaire leur capacité de concentration. « L’entraîneur interrompait régulièrement les duels pour nous faire effectuer des exercices de mathématiques mentales », raconte Auriane Mallo-Breton, double vice-championne olympique, tant à titre individuel qu’en équipe.
Par ailleurs, la Fédération française de taekwondo a organisé au cours des deux dernières années un Grand Prix international, dans l’objectif de préparer ses meilleurs athlètes à participer à des compétitions devant un public français. « Le dernier briefing que nous donnerons aux athlètes choisis pour les Jeux olympiques portera sur ce sujet : ils doivent être galvanisés et non inhibés, ils doivent être les acteurs de leur propre compétition », déclare Patrick Rosso, le Directeur Technique National, avant le commencement des épreuves au Grand Palais.
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