Pour une période de trois semaines, de jours comme de nuits, il s’est occupé des objets les plus importants des athlètes durant leurs repas pour les aider à réussir leurs jeux. Il a fait attention à des milliers de sacs de sport et des valises, certains plus grands que d’autres, colorés par les couleurs des pays, certains avec des peluches pendantes. Il a aussi vu des rames, des vélos de BMX, des vélos ultra-légers, un skateboard, des flèches et des masques en silicone pour nageuses artistiques.
Dimitri Félix, âgé de 63 ans, est un concierge du village olympique. Les sacs étaient interdits dans la nef de la Cité du cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui a été transformée en une immense cantine durant les jeux. Un espace bagages a donc été créé à 50 mètres de l’allée des drapeaux. Cela lui a donné la chance d’ observer quelques aspects de la vie quotidienne des athlètes en dehors du chaos des stades.
La zone des bagages est le cœur du village. Les athlètes et les délégations quittent leurs chambres, mangent, puis vont s’entraîner ou se qualifier, jouent le match de leur vie, dit-il pour décrire cette position d’observation unique. Il partage ce poste avec une trentaine de personnes plus jeunes que lui, beaucoup d’entre eux sont des étudiants qui font ce travail comme emploi d’été. Il se souviendra de ses croisements avec Florent Manaudou, « détendu », deux jours avant son 50 mètres nage libre, ainsi que les handballeuses et volleyeuses françaises, « très sympas ». Au total, il a dû s’adapter aux « 14 000 horaires » de ces 14 000 personnes.
Tout objet reçu est placé sur le comptoir, étiqueté et organisé dans de vastes étagères en bois ou par terre, en fonction de sa taille. En retour, le propriétaire obtient un mousqueton numéroté, qu’il attache à son badge d’accréditation. Dimitri Félix a travaillé pendant treize ans pour Circles, une branche de Sodexo spécialisée dans les services de conciergerie en entreprise. Chez L’Oréal, Sanofi, Athos, c’est à lui que les employés laissaient leur nettoyage à sec, leurs chaussures à réparer, faisaient des réservations pour des soins de beauté ou récupéraient leur cagette de produits bio.
En novembre 2023, le groupe partenaire des Jeux cherche des volontaires parmi ses employés. Dimitri Félix est proche de la retraite, à seulement un mois d’écart, mais s’inscrit sans hésitation. Mis à part les Jeux de Moscou en 1980 — « Je travaillais dans un club de vacances en Roumanie, cela n’était pas vraiment suivi » — il a toujours été présent depuis Munich (Allemagne) en 1972.
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