Plutôt qu’une simple révélation, cela a été une irruption teintée de surprise. Il était l’inconnu, ou presque, parmi les sans-grades de l’équipe française d’athlétisme. Derrière les quelques étoiles nationales, il semblait perdu parmi les 87 noms de la délégation bleue qui étaient prêts à braver la piste violette du Stade de France à Saint-Denis. Les attentes de l’extérieur ne devaient pas peser beaucoup sur lui: elles étaient inexistantes.
Cependant, le vendredi 9 août à 21 h 45, Clément Ducos, âgé de 23 ans, sera effectivement en finale du 400 m haies. Les autres voies seront occupées par les célébrités de la discipline, du Norvégien Karsten Warholm, détenteur du record mondial, au Brésilien Alison dos Santos, en passant par l’Américain Rai Benjamin. Le Français l’a assuré ces derniers jours: il se considère comme un « candidat potentiel à une médaille ». La difficulté semble élevée, mais n’est-ce pas ce que disaient déjà les observateurs en début de semaine ?
Sur la piste olympique, le Français a surgi comme une étoile filante, soutenu par le rugissement du public. C’était le lundi 5 août, en fin de matinée, et Clément Ducos avait été attribué à la voie 9 de sa série. Pas vraiment l’emplacement idéal, tout à l’extérieur de la piste, où il doit courir « à l’aveugle », sentant seulement le souffle de ses concurrents se rapprocher à chaque virage.
Un homme jeune et plein d’assurance.
Il a démarré en flèche, conservant sa vitesse jusqu’à l’arrivée. Il a solidement terminé en seconde position, non loin derrière Karsten Warholm. Avec un chrono de 47 s 69, il a amélioré son précédent record de 57 centièmes, établi en avril. C’est la troisième meilleure performance jamais réalisée en France, derrière Stéphane Diagana (47 37 en 1995, alors record européen et toujours record français) et Wilfried Happio, les deux grands spécialistes de cette discipline.
Clément Ducos a manifesté une grande confiance lors de son entretien avec les journalistes, son visage juvénile marqué par une éruption d’acné. Il avait déjà évoqué l’éventualité d’atteindre la finale et de décrocher une médaille. A la demi-finale, le mercredi 7 août, il a réitéré sa performance, terminant deuxième derrière Karsten Warholm mais devant le Brésilien Alison dos Santos, avec un chrono de 47 s 85.
Après la course, il s’est montré étonnamment serein face aux reporters. Il a commenté sa performance avec autant de détachement qu’il aurait pu le faire pour sa routine de brossage de dents, comme si tout ce qui se passait était prévu : « Je suis satisfait, pas plus. Je n’ai pas battu mon record. Si je suis réaliste, c’est une course normale. Mais je suis très, très content d’être deuxième et d’atteindre la finale. » Selon lui, sa performance à Paris n’a rien de surprenant : « Je pense que les experts du 400 m haies me connaissent déjà. Peut-être que pour le grand public je suis une surprise, mais pour ceux qui s’y connaissent, je le suis moins. »
L’article n’est pas entièrement disponible. Le reste est réservé aux abonnés.
Laisser un commentaire