Observations faites et refaites. Le jeudi 8 août, au terme des 200 m hommes lors de la conférence de presse, deux représentants des médias chinois, y compris une femme se réclamant de la « télévision nationale », interrogeaient consécutivement Kenneth Bednarek, le médaillé d’argent américain, concernant le dopage dans l’athlétisme aux États-Unis. Plus tôt ce même jour, au cours de la conférence de presse habituelle du Comité international olympique, d’autres journalistes chinois ont posé des questions similaires aux officiels.
Depuis le 6 juin, l’agence antidopage chinoise Chinada, généralement plutôt réservée, a publié deux annonces demandant une enquête sur le « dopage systématique » dans l’athlétisme américain. L’agence exige des contrôles plus rigoureux de l’autre côté du Pacifique. Ces annonces ont été largement relayées par Global Times, un quotidien nationaliste affilié au Parti communiste chinois. Chinada, quant à elle, réitère son appel à une enquête officielle en reprenant l’article du Global Times, en une sorte de va-et-vient coordonné, ou plus justement, de la propagande. Les autorités antidopage chinoises rappellent également sur leur site que Xi Jinping, Secrétaire général du Parti, a exigé en 2020 que les médailles chinoises soient « pures et éthiques ».
Selon l’adage bien connu qui suggère que les tricheurs sont toujours les autres – une idée confirmée par les réseaux sociaux chinois et également par les médias plus formels – des doutes sont soulevés concernant les visages livides des nageurs américains après les épreuves. Appuyées par des images parfois modifiées, certaines personnes dans le domaine médical se demandent si cet effet ne serait pas le résultat d’une utilisation excessive de stéroïdes. En conclusion, les Américains seraient des tricheurs.
Les contrôles de dopage ont été intensifiés, et ce n’est pas par hasard. En effet, la Chine réagit à la pression américaine. L’information révélée au printemps par le New York Times et la chaîne allemande ARD concernait vingt-trois nageurs chinois testés positifs à la trimétazidine, un stéroïde, avant les Jeux Olympiques de Tokyo. Selon une enquête chinoise, la cause serait une contamination alimentaire. L’Agence mondiale antidopage a confirmé cette affirmation. Les athlètes en question n’ont fait l’objet d’aucune sanction et l’agence mondiale n’a pas communiqué sur cette affaire jusqu’aux révélations du printemps dernier. L’USADA, l’agence antidopage américaine actuellement en conflit avec l’organisation internationale, ainsi que le Congrès américain et d’anciens nageurs comme la légende Michael Phelps, ont demandé une enquête approfondie. Seulement 40,62% de cet article est encore à lire. La lecture du reste est réservée aux abonnés.
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