La narration d’une compétition de breakdance n’est pas une tâche simple. Un gagnant est nécessaire, étant donné que ce type de danse est une discipline olympique avec des juges, des scores et des médailles. Ami Yuasa, connue sous le nom de B-girl Ami, japonaise de 25 ans, victorieuse dans plusieurs compétitions internationales, est devenue le vendredi 9 août, la première championne olympique de breakdance après trois tours victorieux en finale contre la lituanienne Dominika Banevic, alias B-girl Nicka, âgée de 17 ans. Elle a traversé sans grandes difficultés les demi-finales, les quarts de finale, imposant dès le premier tour sa domination technique.
La chinoise Liu Qingyi, ou B-girl « 671 », est venue compléter le podium, alors que les deux représentantes françaises, Sya Dembélé, alias Sissy, et Carlota Dudek, alias Carlota, ont fini en 7e et 14e positions respectivement, ce qui s’est avéré décevant pour ces deux jeunes dames.
En devenant une discipline olympique, le breakdance a pris un tournant vers le sport, tout en conservant profondément son essence de spectacle, ce qui n’est en aucun cas un inconvénient. Comme dans le patinage artistique ou la gymnastique, des scores sont nécessaires. Chacun des neuf juges, tous anciens danseurs, nomme un gagnant et un perdant pour chaque tour. Le total de leurs neuf votes détermine le résultat. Cependant, ce résultat ne révèle pas grand-chose de ce qui se déroule sur scène et autour. D’ailleurs, les organisateurs le savent bien, ayant intégré deux « masters of ceremony » (MC) pour animer l’aspect artistique – si beau et dynamique – et essayer de rendre le sport compréhensible, ce qui est souvent difficile.
Préparation intense.
« «On y va!» lance un participant. «Oui, c’est ça» renchérit un autre. Ils utilisent un mélange de langage français et anglais qui ferait honte à l’Académie française et qui mettrait à l’épreuve les systèmes auditifs du public. Ils remercient ceux qui encouragent le hip-hop et tous les autres activistes, célébrant ainsi la première soirée olympique de breakdance.
En lien direct avec le hip-hop, le breakdance offre une danse unique, riche en acrobaties et en créativité, où glissades, saltos, mouvements au sol, tours sur les mains et la tête se succèdent. C’est aussi un art de l’improvisation, puisque les danseurs doivent s’adapter à la musique jouée par les deux DJs qui se relaient aux abords de la piste de danse, proposant une variété de morceaux.
Cependant, cette improvisation est relative, car les danseurs ont répété leurs mouvements à l’avance et leur répertoire de gestes, de pas et de transitions est très réfléchi. Ils l’admettent eux-mêmes. L’un des danseurs, Sissy, explique: « Il est important d’éviter la répétition. Il est bon d’avoir un large vocabulaire de mouvements, c’est ce que nous travaillons à l’entraînement pour pouvoir toujours proposer de nouvelles choses, et les juges le remarquent généralement. »
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