Inaugurée il y a quatre décennies, l’Accor Arena, un gigantesque monument de béton, d’acier et de gazon, ne fait pas penser à un bateau, mais lors du match de vendredi 9 août, on aurait pu croire qu’il vacillait. Le stade était en feu, rempli de spectateurs dansant et fanatiques des joueuses, fêtant avec elles une victoire intensément gagnée, et après prolongations, contre les championnats d’Europe Belges (81-75). Cette victoire les a propulsées en finale olympique.
« Quelle folie que ce match! » s’exclame Sarah Michel Boury, la capitaine de l’équipe française. Les deux grosses ecchymoses sous ses yeux, vestiges d’un match précédent avec l’équipe australienne, sont le reflet de l’intensité du match : une lutte constante entre deux titans, comme le sélectionneur Jean-Aimé Toupane les décrit. Et comme cela se produit depuis une semaine dans l’arène du 12e arrondissement de Paris, c’est la France qui l’emporte.
Après avoir remporté le bronze à Tokyo en 2021, Marine Johannès et ses coéquipières se sont qualifiées, le vendredi 9 août, pour la finale. Pour atteindre leur apogée olympique, elles devront affronter les puissantes basketteuses américaines, invaincues aux Jeux Olympiques depuis leur défaite en demi-finale contre la CEI (ex-URSS) aux JO de Barcelone en 1992. De toute l’équipe française, seule la capitaine était née à cette époque.
Le lendemain de leurs homologues masculins, les femmes de l’équipe de France décrochent une finale de rêve à domicile contre la meilleure équipe du monde. Une consécration pour le basket français, qui a également remporté la médaille d’argent en basket 3×3 masculin le lundi.
Sarah Michel Boury raconte qu’ils ont regardé la demi-finale remportée par les Bleus face à l’Allemagne (73-69) sur un écran géant en criant, même s’ils n’étaient pas les seuls à faire cela. Elle ajoute ensuite que cette victoire leur a inspiré, en tant que capitaine, à se diriger vers la finale. Et, elle ne se dit pas surprise car ils savent tous que les Bleus sont également plein de caractère.
Selon elle, la caractéristique commune des basketteurs français est qu’ils sont tous déterminés, qu’ils soient hommes ou femmes. Ils pourraient même être surnommés « Les Acharnés ». Elle fait également référence à l’esprit « caillera » des Bleus, alimenté depuis les quarts de finale par Mathias Lessort, Isaïa Cordinier, Guerschon Yabusele. Elle indique que les joueuses françaises sont aussi endurantes, ne laissant rien au hasard. Chaque point gagné par l’équipe belge a dû être durement gagné.
Elle décrit ensuite comment, après une phase d’observation où elles ont montré une certaine nervosité, les deux équipes s’échangent les coups à Bercy. À tour de rôle, elles ont unique vaine gloire sur le terrain, un moment où une équipe réussit tout ce qu’elle entreprend, tandis que l’autre est découragée par ses échecs. Cependant, seule une partie de l’histoire peut être lue; les non-abonnés ne peuvent pas lire les 58,17% restants de l’article.