Catégories: Sport
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9 août 2024 3 h 11 min

« JO 2024: Lauriane Nolot, l’argent amer »

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À une distance de près de vingt mètres en retrait de la britannique Eleanor Aldridge, dont les coéquipiers excités vienaient tout juste de faire plonger dans l’eau en marque de célébration pour son triomphe, Lauriane Nolot observe silencieusement ses pieds, son survêtement humide enfoncé autour de sa taille, figée dans sa défaite, ce jeudi 8 août. Sur le rivage où elle a atterri après avoir terminé à la seconde place lors de la finale de kitefoil, une foule de quelques centaines de personnes – parmi lesquelles sa famille, ses proches et certains membres de l’équipe française de voile – brandissant des drapeaux nationaux en son honneur, ne réussissent pas à ranimer son esprit. Il fallait l’encouragement pour qu’elle se décide à partager ce moment avec eux en frappant dans leurs mains.
Ce jeudi 8 août était en rouge dans le calendrier de la jeune femme de 25 ans, originaire du Var, double championne du monde (en 2023 et 2024), depuis plusieurs mois. C’était supposé être son instant, l’instant où, dans la rade sud de Marseille, l’audacieuse et vivante rideuse entrerait durablement dans l’histoire en devenant la toute première championne olympique d’une discipline impressionnante qui vient d’être introduite au programme olympique.
La veille, à la fin des qualifications, Lauriane Nolot, qui domine les rangs depuis deux ans, se confie aux media, exprimant son désir de transformée cette « course médaille » (épreuves finales cruciales) en une simple formalité. « Demain, je vais juste faire ce que je fais toujours: courir une manche, la remporter et dire « merci et au revoir », avait-elle déclaré, avec l’un de ses fous rires bruyants qui sont sa marque de fabrique.
Le vent coquin.

Selon le format de la compétition, il ne lui suffisait que de remporter une seule étape de la finale pour obtenir la médaille d’or. Eleanor Aldridge, en revanche, avait besoin de gagner deux étapes, et ses deux autres rivales en nécessitaient trois. Par conséquent, avant la compétition, beaucoup la voyaient comme la championne incontestée. Ceci a été illustré par ces parents qui ont soulevé leurs jeunes enfants lors de l’introduction des finalistes jeudi matin, sous un soleil torride et une température de 34 °C, pour qu’ils puissent voir « la Française qui [allait] très probablement remporter le kitefoil ».

Cependant, ces prévisions n’ont pas pris en compte le vent espiègle de la rade sud de Marseille, qui a souvent été imprévisible depuis le début des compétitions de voile de Paris 2024 le 28 juillet. Elles ont également sous-estimé l’ambition, l’expérience et la résistance d’Eleanor Aldridge, la Britannique de 27 ans qui était la deuxième derrière Nolot lors des deux précédents championnats du monde.

Grâce à un choix de voile plus approprié, Aldridge a été capable de surpasser la Française Nolot du début à la fin des deux étapes de cette finale à quatre, durant lesquelles les concurrentes ont navigué à des vitesses supérieures à 30 nœuds (plus de 55 km/h).

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