Catégories: Sport
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7 août 2024 7 h 06 min

« Paris 2024: Partage de médailles, histoire réactualisée »

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Le concept fondamental des Jeux Olympiques semble être une compétition entre les athlètes les plus talentueux du monde qui a lieu tous les quatre ans. Leur victoire, représentée par leur médaille, a une importance cruciale non seulement pour eux mais aussi pour le positionnement respectif de leur pays. Inévitablement, ils luttent farouchement jusqu’à la dernière seconde.

Cependant, lors des derniers jeux à Tokyo, l’histoire la plus mémorable n’a pas été une compétition, mais un acte d’abandon de la bataille. C’est l’histoire de Gianmarco Tamberi de l’Italie et de Mutaz Barshim du Qatar, qui se sont mutuellement accordé le titre de saut en hauteur, une scène qui restera longtemps gravée dans les souvenirs collectifs. Le 1er août 2021, après avoir tous deux franchi une hauteur de 2,37 m et échoué trois fois à 2,39 m, ils se trouvaient à égalité.

On leur a alors suggéré de se lancer dans un tie-break pour déterminer le vainqueur. C’est alors que Mutaz Barshim a demandé s’ils pouvaient tous deux recevoir une médaille d’or. À cette requête, l’officiel a répondu que la décision leur appartenait, en vertu de l’article 26.8.4 des règles de la Fédération Internationale d’Athlétisme. La proposition à peine formulée, le Qatari a avancé la main vers l’Italien, le saluant comme un co-champion historique, avant de s’embrasser chaleureusement.

Selon les mots de Mutaz Barshim, partagés avec Le Monde trois ans plus tard, bien qu’ils soient tous deux des compétiteurs acharnés, parfois il se passe quelque chose qui a plus de poids. À son avis, cette décision a probablement été « le moment le plus marquant » des Jeux de Tokyo et une source de grande fierté qui « grandit avec le temps ».

Gianmarco Tamberi n’a jamais regretté sa décision de partager sa victoire, soulignant le véritable geste d’amitié et d’esprit sportif que cela représente. Il raconte même avec un grand bonheur le partage de ce moment incroyable avec un ami, exprimant que ce sentiment transcende même la victoire individuelle. L’Italien note tout de même que partager un tel moment n’est possible que si le respect mutuel est bien présent.
Depuis 1896, le partage des médailles a toujours fait partie des Jeux Olympiques d’été, avec chaque édition enregistrant au moins une telle occurrence. En tout, 121 médailles, dont 31 en or, ont été partagées dans tous les sports. Il est à noter que ces chiffres n’incluent pas les deux médailles de bronze généralement attribuées depuis 1952 en boxe, 1964 en judo et 2008 en taekwondo et en lutte.
Le partage des médailles n’est pas toujours le résultat d’un choix délibéré des athlètes, mais plutôt l’aboutissement d’une égalité de score ou de temps dans les épreuves nécessitant un jugement, comme la gymnastique. Parfois, des situations insolites se produisent, comme ce fut le cas en 2012 pour les lutteurs iraniens Komeil Ghasemi et russes Bilyal Makhov qui ont été sacrés champions olympiques dans la catégorie de plus de 120 kg, sept ans plus tard, en 2019, en raison de la disqualification pour dopage du titulaire du titre et de son second.