Catégories: Sport
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7 août 2024 10 h 09 min

« JO 2024: Tamberi, athlétisme manque spectacle »

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Gianmarco Tamberi, sauteur en hauteur italien et co-champion olympique avec le qatari Mutaz Barshim à Tokyo en 2021, a pour objectif d’arriver encore une fois en tête de liste lors du rendez-vous à Paris, le samedi 10 août. Tamberi, titré champion du monde à Budapest en 2023, a aussi représenté l’Italie comme porte-drapeau à la cérémonie inaugurale à Paris, le vendredi 26 juillet. Il partage son regard sur son discipline avec Le Monde, considérant que c’est « fortement traditionnel ».

En regardant en arrière, trois ans après ce moment mémorable aux JO de Tokyo où vous avez partagé une médaille d’or avec Mutaz Barshim, êtes-vous toujours en accord avec votre choix?

Je ne regretterai jamais cette compétition. C’est un souvenir que je chéris énormément. Si on m’avait posé la question avant mes Jeux olympiques, « Accepteriez-vous de partager votre médaille d’or avec un autre sportif? », j’aurais probablement dit non.

Je pense qu’il n’y a rien de comparable à partager le meilleur moment de sa vie avec une personne que vous respectez, surtout si c’est un ami. Gagner aux Jeux olympiques est le fruit d’un travail acharné, donc, il serait impensable de le partager avec quelqu’un que nous ne respectons pas. Nous avons tous les deux réalisé une compétition impeccable qui méritait l’or. C’était donc normal que nous rentrions chacun chez nous avec cette médaille.

Est-ce que votre relation avec Mutaz Barshim témoigne de l’atmosphère spéciale des disciplines de saut et de lancer ?

En effet, nous passons beaucoup de temps sur le terrain pendant toutes les compétitions. Avec Mutaz, ça fait plus de treize ans que nous compétitionnons ensemble et notre temps passé sur le terrain va bien au-delà des dix secondes d’un 100 m.

Un concours peut s’étirer sur une durée allant jusqu’à deux heures et demie, mais le temps d’action réelle est généralement d’une heure et demie, ce qui donne à chaque sauteur approximativement sept à dix minutes de performance. Cette structure offre de nombreuses opportunités pour l’interaction et la connaissance des autres participants.

Le départ à la retraite en 2017 du sprinteur jamaïcain Usain Bolt a laissé un grand vide dans l’athlétisme en termes de charisme. Se pose alors la question de savoir si ce sport nécessite la présence de plus de personnalités ouvertes et vivaces.

Dans un stade d’athlétisme, plusieurs compétitions ont lieu simultanément, ce qui peut disperser l’attention du spectateur, limitant ainsi sa capacité à suivre correctement chaque discipline. L’introduction de plus de divertissements tels que la musique ou les pom-pom girls n’est pas envisageable, le flot d’information étant déjà conséquent. À mon avis, l’athlétisme ne manque pas de figures capables d’exprimer leur personnalité, par exemple j’ai feint une blessure à la cheville après avoir gagné une médaille d’or aux championnats d’Europe à Rome en juin, avant de révéler un ressort caché dans ma chaussure. Ce qui fait vraiment défaut à l’athlétisme, c’est l’aspect spectaculaire.

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