En août 2023, Nicolas Batum avait ressenti de l’humiliation. L’élimination précoce de l’équipe française masculine de basket-ball lors du premier tour de la Coupe du monde à Djakarta, avait été difficile à avaler pour le capitaine. Un an après cet évènement, le forward qui compte 174 sélections, s’est à peine montré satisfait des performances des Bleus, malgré leur qualification pour les quarts de finales des Jeux Olympiques. Il s’est déclaré « furieux » suite à la déroute de l’équipe de France contre l’Allemagne (71-85), vendredi 2 août au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (Nord) : « C’était épouvantable! »
La colère du capitaine s’est à peine dissipée le jour suivant lorsqu’il s’est rendu au Club France à la porte de la Villette à Paris, lieu de retrouvailles pour les athlètes après les compétitions, mais aussi pour les sponsors et le public. « La performance m’a déplu. Nous n’avons suivi ni les instructions ni présenté une belle image ». Plus encore, la première semaine a été marquée par une controverse concernant la stratégie de jeu adoptée par l’entraineur des Bleus, jugée trop défensive par au moins un joueur, Evan Fournier.
Malgré deux victoires, l’une assez confortable contre le Brésil (78-66), et l’autre obtenue miraculeusement contre le Japon (94-90, après prolongations), les performances des Bleus au cours de la phase préliminaire des Jeux Olympiques n’ont fait que renforcer les incertitudes. Ces résultats ont accentué le flou sur la véritable compétence de cette équipe, qui cherche toujours son identité après une préparation décevante (quatre défaites consécutives) et une première semaine olympique dépourvue de passion. Nicolas Batum reconnaît, après la correction infligée par les champions du monde allemands, que le moral a pris un coup : « Un tel match laisse des marques. Nous devons l’analyser en détails. »
Le constat de l’échec à Djakarta a profondément marqué Vincent Collet – « nous avions une défense médiocre », « nous avions chuté » -, qui a rassemblé son équipe de douze joueurs autour d’une philosophie : défense, défense et encore défense. Une stratégie pas si mauvaise étant donné que son équipe comporte les deux meilleurs défenseurs de la dernière saison NBA, Rudy Gobert (2,16 m) et Victor Wembanyama (2,24 m). Cependant, lors du match contre l’Allemagne, les deux géants de l’équipe de France n’ont fourni qu’une seule statistique favorable dans le secteur des contres (7-2), ce qui reflète bien leurs limites actuelles. « On nous a promis une défense exceptionnelle, mais nous ne sommes pas au niveau. Et en attaque, nous ne sommes pas très performants », remarque Frédéric Weis, l’ancien pivot de l’équipe de France et vice-champion olympique à Sydney en 2000.
Laisser un commentaire