Le perchiste suédois Armand Duplantis, originaire de Louisiane, a choqué le monde de l’athlétisme en dérobant une médaille d’or au traditionnellement dominant États-Unis. Duplantis ne se contente pas d’évoluer dans sa disciplin, il transforme le paysage géographique du sport olympique. Il a fièrement représenté son héritage suédois, provenant de sa mère Helena, une ancienne heptathlète.
Cette décision avait surpris l’Amérique lors des Jeux de Tokyo 2021, peu habituée à être délaissée pour l’Europe. Les États-Unis pourraient ressentir un mécontentement croissant suite à l’incroyable performance de Duplantis lors de la finale de saut à la perche le lundi 5 août, où il a établi un nouveau record mondial en franchissant 6,25 m. C’était la conclusion parfaite à la défense de son deuxième titre olympique. « C’était dur de le voir rejoindre la Suède, j’aimerais qu’il revienne un jour », a dit en plaisantant son rival américain Sam Kendricks.
L’exploit de Duplantis ne s’est pas arrêté au maintien de son titre obtenue trois ans auparavant à Tokyo. Sous les acclamations d’un public français plus ardent que pour la finale du 100 m, remportée la veille par l’Américain Noah Lyles, Duplantis a battu pour la huitième fois son propre record du monde, passant de 6,17 m à 6,25 m en quatre ans.
Au stade de Seine-Saint-Denis, il a dominé la finale, laissant ses concurrents à une distance de 30 centimètres, comme s’il était contre des débutants. « Je suis rempli de joie. Je désire simplement savourer ce moment », a-t-il exprimé. « L’audience était véritablement excitée, l’énergie était phénoménale et j’ai essayé de la canaliser [durant mon saut record]. Je n’avais rien à craindre, je venais de briser le record olympique en conservant mon titre. »
Armand Duplantis est un garçon qui ne perd pas de temps. À seulement 24 ans, il a atteint ce que seul son prédécesseur, le révérend Bob Richard, a réussi entre ses 26 et 30 ans : gagner deux fois les Jeux olympiques. Du côté féminin, la sauteuse à la perche russe, Yelena Isinbayeva, a décroché l’or en 2004 et 2008.
Mis à part deux médailles d’or et un passeport américain, il n’y a vraiment pas beaucoup de similitudes entre la star actuelle de l’athlétisme – qui est destiné à devenir le détenteur du record mondial depuis que son père Greg, ancien sauteur à la perche international, a aménagé une coulisse dans leur jardin à Lafayette, en Louisiane – et le « Pasteur volant » de l’Illinois, qui a cru en son destin à une époque où le saut à la perche n’avait même pas franchi 4,80 m.
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