Catégories: Sport
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5 août 2024 16 h 12 min

« Quête en Or de Koumba Larroque, Paris 2024 »

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Seulement quatre noms sont mentionnés dans l’histoire de la lutte française ayant remporté un titre olympique, avec trois d’entre eux provenant du début du 20ème siècle, une époque qui rappelle les kiosques populaires des vieux carnavals. Ces lutteurs sont Henri Deglane (1924), Charles Pacôme (1932), Emile Poilvé (1936), et Steeve Guénot (2008), leur successeur plus contemporain.

Nous fêtons le centenaire de la victoire d’Henri Deglane, originaire de Limoges, lutteur et catcheur, à Paris. C’est à cet endroit que Koumba Larroque, 25 ans, espère rallonger cette liste en ajoutant son nom parmi ces champions. Les 5 et 6 août, l’athlète de 25 ans n’aura qu’une seule chose en tête : l’or dans la catégorie des – 68 kg, trois ans après sa déception à Tokyo.

La lutte féminine a intégré les Jeux il y a deux décennies, lors des jeux d’Athènes en 2004. Cette année-là, Lise Legrand et Anna Gomis avaient chacune obtenu une médaille de bronze. Cependant, depuis cette date, les athlètes féminines françaises n’ont plus rien remporté. « Je veux laisser un héritage, accomplir quelque chose d’historique qui n’a jamais été réalisé parmi les femmes », a-t-elle partagé avec Le Monde. C’est son objectif personnel.

Malgré un palmarès impressionnant – quatre podiums européens, quatre podiums mondiaux et cinq titres mondiaux juniors –, le portrait de Koumba Larroque ne trône pas encore sur le mur de la salle de lutte de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep). Pour mériter cet honneur, il faut soit être championne du monde senior, soit avoir une médaille olympique. Pour le moment, son visage n’est visible que sur une simple affiche dans le hall d’entrée.

Bien qu’elle n’accorde pas beaucoup d’importance à voir son visage affiché en grand, la possibilité de réaliser son rêve dans sa ville natale, Paris, est particulièrement spéciale pour elle. Excitée par les enjeux, cette femme, qui avait terminé troisième des championnats du monde qui se sont déroulés dans la capitale en 2017, se rappelle une expérience chaleureuse et stimulante.

« Je mérite ma place »

Cependant, en 2021, bien qu’elle fût l’une des favorites pour gagner à Tokyo, Koumba Larroque fut vite défaite dans son premier match face à la Mongole Soronzonboldyn Battsetseg. Dominante et en avance sur le score, la Française a été prise au dépourvu. « J’étais en excellente forme, même si mes 66 kg me rendaient un peu légère. Je venais de remporter mon premier titre de championne d’Europe senior », raconte-t-elle. « Je n’avais pas envisagé cette attaque, elle m’a vaincue avec une prise de lutte que je n’ai pas vu venir. »

Étrangement, ce revers est presque considéré comme un coup de pouce par Larroque. « Je m’étais remise dès le lendemain. Je suis très croyante. Pour moi, rien n’est une coïncidence. Je sais que j’étais à la hauteur ». Elle y voit même une preuve de son ambition : « J’ai déjà battu la championne olympique, ainsi que la médaillée d’argent et de bronze. Quand j’ai vu le podium, je me suis dit : ma place est là. » Koumba Larroque a « toujours eu foi » en ses capacités, mais ce moment l’a rendu « réel » pour elle.

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