Les quatre membres de l’équipe masculine de fleuret de France ont admis que leur victoire de la médaille de bronze, remportée le dimanche 4 août, owe en grande partie à l’intuition de leurs entraîneurs. Au printemps, ces derniers ont choisi de sélectionner Maximilien Chastanet pour les Jeux de Paris en tant que remplaçant dans l’épreuve par équipes, bien qu’il ne soit que le huitième de la hiérarchie nationale et que la logique mathématique aurait normalement choisi un tireur mieux classé.
Cependant, la médaille de bronze, acquise grâce à Maximilien Chastanet, a permis au fleuret de ne pas être la seule arme à quitter le Grand Palais sans récompense. Il a commencé à jouer dès le début de la journée pour remplacer Julien Mertine, affaibli par la Covid-19. Le tireur de Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) est un de ces sportifs de devoir qui, même s’ils ne brillent pas forcément dans les compétitions individuelles, sont motivés lorsqu’il s’agit de servir une équipe.
« Nous savons qu’il a la faculté d’apaiser tout quand les choses deviennent difficiles », déclare son coéquipier Enzo Lefort. « Aujourd’hui, dès son entrée en jeu, il a apaisé le rythme et cela a immédiatement procuré un soulagement. » Pendant le match pour la médaille de bronze, remporté contre les Etats-Unis (45-32), Maximilien Chastanet a gagné deux de ses trois relais (le troisième s’est terminé en égalité), dont un contre le numéro 2 mondial, Nick Itkin, médaillé de bronze de l’épreuve individuelle.
« Ceci est un exemple de choix tactiques audacieux de la part des entraîneurs. »
Dans le duel pour la troisième place, Emeric Clos, le coach national, a fait un pari audacieux en changeant les rôles de Maxime Pauty et Enzo Lefort. Suite à la perte de la demi-finale face aux futurs champions olympiques japonais (37-45), il a décidé de confier à Pauty le rôle de « finition » tandis que Lefort a commencé le combat.
Pas du tout prévu, cette stratégie a cependant permis d’alléger la pression sur Lefort. En dépit de ses doutes, Lefort reconnait que ce changement de rôle était judicieux par rapport à sa forme physique du moment et l’a galvanisé, même s’il se sentait coupable de faire porter ce fardeau à Pauty dans un combat d’une telle importance.
Selon Julien Mertine, ce genre de choix tactique de la part des coaches a été payant. Ce succès, qui a valu à l’équipe d’épée française sa septième médaille, a clôturé de manière satisfaisante ces neuf jours de compétition. Sans en être conscients lorsqu’ils ont quitté la piste, les fleurettistes français ont également permis à l’Europe de maintenir, de justesse, sa domination mondiale en escrime grâce à leur victoire sur les Etats-Unis. Le reste du contenu de cet article est exclusivement réservé aux abonnés.