Catégories: Sport
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5 août 2024 6 h 06 min

JO 2024: Andreeva et Shnaider, premières Russes médaillées

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En pénétrant sur le terrain vêtues de blanc, certaines huées les ont accueillies. Parmi le public, majoritairement vacant et préférant leurs concurrentes, furent notés certains applaudissements lors de leurs fautes durant la compétition. Cependant, lorsqu’elles se sont avancées pour recevoir la médaille d’argent, présentant des sourires jeunes et réservés, Mirra Andreeva, âgée de 17 ans, et Diana Shnaider, âgée de 20 ans, ont tout de même reçu des applaudissements du public. Bien que modérés, comme s’il s’agissait d’une requête de courtoisie. Ici et là, des huées isolées étaient à peine audibles.

Une certaine forme d’allégement des spectateurs a peut-être encouragé ce geste de courtoisie olympique. Battues par le duo italien formé par Sara Errani et Jasmine Paolini (2-6, 6-1 [10-7]), le dimanche 4 août à Roland-Garros, les deux jeunes femmes, qui participaient sous le drapeau vert clair des « athlètes individuels neutres » (AIN), ne seront pas les premières Russes à remporter une médaille d’or à Paris. En revanche, elles sont les premières à se frayer un chemin jusqu’au podium. Lors de la séance photo du dimanche, les Italiennes les ont invitées, avec un grand sourire, à les rejoindre sur la plus haute marche du podium, en compagnie des Espagnoles, qui ont terminé troisièmes.

Suite à l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie a été exclue des Jeux Olympiques. Seulement quinze athlètes possédant la nationalité russe ont été autorisés à concourir, sous l’appellation « AIN ». Ils ne ont participé à aucune cérémonie d’ouverture, et leur drapeau national n’a pas été hissé ; malgré l’apparition d’un drapeau russe lors de la finale dans le public. Si l’un d’eux gagnait, l’hymne russe n’était pas joué. Certaines fédérations sportives internationales ont même décidé de refuser complètement la participation des athlètes russes, comme en athlétisme. Par contre, le tennis était le sport où les russes étaient le plus représentés avec sept participants, hommes et femmes compris.

Durant le tournoi à la porte d’Auteuil, Mirra Andreeva et Diana Shnaider ont maintenu une attitude discrète. Elles ont progressé dans le tableau double dames sans trop d’attention des médias et du public, éliminant en quarts de finale le duo tchèque favori. Leurs adversaires en demi-finale seraient presque les jumelles ukrainiennes Lyudmyla et Nadiia Kichenok si une équipe espagnole n’avait pas été défait au tour précédent.

Dans la conférence de presse après leur médaille d’argent, il y avait une tension palpable dans la salle. Parmi les journalistes étrangers, personne n’a utilisé les termes « guerre » ou « invasion ». Une question d’un journaliste américain les a toutefois interrogées sur leur sentiment de compétition en tant qu’athlètes « neutres ». « Je ne suis pas certaine de ce que je devrais dire à cela », a répondu Mirra Andreeva. « Je viens ici, je joue, je me bats. Nous avons joué et nous nous sommes battus cette semaine. Rien d’autre n’est important. » Le reste de cet article est réservé aux abonnés.