Stefano Cerioni, le technicien italien, argumente et conteste les décisions des arbitres après la défaite de son élève, Filippo Macchi, dans la finale du fleuret masculin contre le champion en titre, Cheung Ka Long de Hong Kong, le 29 juillet au Grand Palais. Il fait pression sur les juges pour obtenir des clarifications et remet plus tard en question leur aptitude et impartialité.
Dans l’univers de l’escrime, le comportement volcanique de Cerioni, le chef de l’équipe italienne de fleuret, ne surprend aucunement. Le spectacle de Cerioni cherchant à peser sur les arbitres avec ses gestes expressifs et ses exclamations débordantes depuis la ligne de touche est bien connu. En 1986, lors des championnats du monde, il avait été suspendu pour une année après une altercation avec les arbitres, un incident sur lequel il fait aujourd’hui des plaisanteries.
Âgé de 60 ans, Stefano Cerioni, titré champion olympique en 1984 (par équipes) et 1988 (individuel), dirige l’équipe italienne de fleuret, qui domine le sport avec trois des cinq meilleures joueuses internationales et trois des sept meilleurs joueurs. Néanmoins, malgré la médaille d’argent décrochée par Filippo Macchi, les performances individuelles lors des Jeux de Paris n’ont pas été à la hauteur des attentes. L’équipe italienne de fleuret mise désormais sur les épreuves par équipes chez les femmes (le 1er août) et chez les hommes (le 4 août) pour se refaire.
Il est inutile d’aller dans les grandes villes italiennes pour chercher l’origine de cette tendance. Les victoires des épéistes italiens ont été forgées dans les salles d’entraînement des petites villes provinciales : Navacchio, près de Pise pour Filippo Macchi et dans les villes de Frascati, Mestre et Jesi, situées dans la région d’Ancône. Ces villes accueillent des écoles d’escrime créées par des maîtres passionnés. Stefano Cerioni raconte que parmi ces maîtres, deux se démarquaient, Ezio Triccoli à Jesi, qui était son maître, et Livio Di Rosa à Mestre, un ancien entraîneur national qui refusait de lui donner des cours car il n’était pas de son club. Tous deux ont introduit des méthodes et perspectives diverses.
Les maîtres italiens ne suivent pas une seule école, mais emploient diverses approches. Comme l’explique le fleurettiste Guillaume Bianchi, qui s’entraîne à Frascati et qui a été choisi pour les Jeux de Paris, la différence entre les tireurs italiens et français est que les français s’entraînent toute l’année ensemble avec les mêmes entraîneurs et ont donc un style similaire. Tandis que les italiens s’entraînent avec différents maîtres et ont donc chacun leur propre style.
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