Sans doute, ce n’est « seulement » que la 16ème médaille d’or pour la Chine, un pays qui domine plus que jamais le tableau des médailles. Parmi tant d’autres victoires déjà remportées, cette fois, la victoire de Zheng Qinwen a marqué une grande onde de choc dans l’univers du tennis mondial. Malgré l’absence d’un match historique, c’était un moment symbolique.
Dans le passé, les titres du tennis féminin des Jeux Olympiques n’ont été remportés que par des représentantes des continents américain et européen. Le samedi 3 août à Roland Garros, l’Asie a finalement fait son apparition.
La figure de cette nouvelle géographie du tennis est une jeune femme de 21 ans, grande (1m78) et souriante, nommée Zheng Qinwen. Sur le podium, lorsque Marie Pierce, représentante de la France, l’a félicitée, Qinwen a chaleureusement embrassé sa médaille d’or, presque prête à la mordre, symbolisant son ambition grandissante.
L’auditoire chinois, nombreux dans le court Philippe-Chatrier, orné de drapeaux rouges et jaunes, a apprécié sa victoire maîtrisée contre la Croate Donna Vekic (6-2, 6-3). C’est la conclusion d’un tournoi presque parfait pour Qinwen, ayant éliminé en demi-finale la quadruple gagnante du tournoi de Roland-Garros, Iga Swiatek. Dans leurs six rencontres précédentes, Qinwen n’avait jamais gagné contre la Polonaise, qui s’est contentée du bronze.
Toutefois, avant ce moment de bonheur, l’histoire de Zheng a connu des moments de souffrance et de résistance. La plupart des Chinois qui la suivent depuis ses débuts professionnels et ceux venus la soutenir à Paris connaissent son histoire, mais le reste du monde un peu moins. Une histoire de conte de fées, mais qui n’est pas sans aspérités. Elle est née à Shiyan, une ville de la province du Hubei, au centre de la Chine.
A l’âge de sept ans, elle a commencé à jouer au tennis. Son père a vu un potentiel en elle et l’a emmenée chez un entraîneur réputé à Wuhan, la ville la plus dense de la province. L’initiative était un succès. L’irréfléchi père, sans prévenir sa fille, retourne chez lui, la laissant s’entraîner à Wuhan. Ses grands-parents sont venus pour s’occuper d’elle. Zheng Qinwen, dans différentes interviews, a partagé à quel point elle avait pleuré durant cette période.
Samedi dernier, la septième meilleure joueuse au monde, a sans doute pensé que tout cela valait le coup. « Enfin, je pourrai dire à ma famille et à mon père que j’ai marqué l’histoire », a-t-elle annoncé lors d’une conférence de presse. Elle sait que son père a toujours considéré que les Jeux étaient bien plus prestigieux que les tournois du Grand Chelem. Zheng croit que cela est vrai pour tous les supporters chinois, y compris elle-même. « Vous avez vu la détermination avec laquelle j’ai joué, comment j’étais, le regard et l’enthousiasme que j’avais, c’était différent. »
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