Bienvenue dans le monde fascinant du sabre, où deux combattants s’engagent rapidement, leurs lames touchant la partie supérieure du corps de l’adversaire. Deux lumières, une rouge, une verte, s’allument simultanément, captivant les spectateurs par la dynamique du sport, bien qu’ils soient souvent perdus quant à qui a marqué le point.
Le public enthousiaste du Grand Palais est souvent dérouté par les règles complexes de cette arme. Cependant, leurs inquiétudes sont apaisées lorsque, à la fin de chaque action, ils voient les arbitres se tourner vers un écran d’ordinateur et un assistant vidéo pour revoir le déroulement du jeu. Ils peuvent faire cela jusqu’à quatre fois par action visant à prononcer le jugement correct.
L’introduction de la relecture vidéo en escrime lors des championnats du monde 2006 a probablement sauvé le sabre. Cela est devenu presque impossible à arbitrer à l’œil nu à ce niveau en raison de la vitesse des tireurs.
Selon Frank Berthier, ancien arbitre de sabre et membre du conseil technique de la Fédération internationale d’escrime pour les jeux de Paris 2024, sans cette technologie, il y aurait beaucoup d’erreurs d’arbitrage et donc de contestations. Maintenant, en cas de doute, tout est résolu en quinze secondes et le match reprend. Cela réduit au maximum les risques d’erreur, tout comme l’utilisation de la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) en football.
L’attaque a la priorité dans ce sport.
Lorsque deux concurrents se frappent simultanément dans un duel d’escrime, ce qui est assez courant, la tâche complexe de l’arbitre est de déterminer à qui attribuer le point. L’attaque a généralement la priorité, mais si les deux escrimeurs lancent une attaque en même temps après le « Allez » de l’arbitre (le français étant la langue officielle de l’escrime) et qu’il n’y a eu aucun contact entre les lames, il peut être difficile de trancher.
Anne-Lise Touya, double championne du monde de sabre et consultante pour France Télévisions, détaille : « Le mouvement doit commencer par l’extension du pied, suivi du bras qui se dirige vers la cible avant que le pied ne touche le sol. » Toutefois, cela reste complexe à interpréter, même pour les yeux les plus entraînés. Les actions se déroulent souvent à une vitesse incroyablement rapide, au millième de seconde près. Même Anne-Lise peut être confuse ou en désaccord avec la décision de l’arbitre.
Frank Berthier, arbitre de sabre lors de trois éditions des Jeux olympiques, souligne qu’un certain ordre doit être respecté pour déterminer la priorité entre deux attaques : en premier lieu, c’est la position de la main, puis du bras et enfin de la jambe. « L’objectif est de faire coïncider le moment où le point est marqué avec celui où le pied touche le sol », explique-t-il. Un bras rétracté ou un pied en l’air peut provoquer la perte d’un point. Dans le monde du sabre, les arbitres privilégient l’escrimeur qui attaque plutôt que celui qui réagit.
Il reste encore une grande partie de cet article à découvrir, accessible uniquement pour les abonnés.