Il est évident de distinguer un évènement prestigieux d’une soirée plus classique, plus de trois heures avant le commencement des épreuves de natation depuis la salle de presse. Il suffit simplement d’observer si les stands dédiés aux sponsors et leurs invités à Paris La Défense Arena sont illuminés. Le vendredi 2 août promettait d’être un spectacle haut en couleur, avec la lumière des ampoules scintillantes comme des lampes à huile, les cuisiniers et les serveurs en uniforme blanc agités, préparant les amuse-gueules et refroidissant le champagne pour l’élite qui devait arriver. Il n’y avait aucun doute que c’était une soirée gala. Un évènement incontournable pour tout VIP qui se respecte. L’essentiel est de participer, n’est-ce pas?
Autour de la piscine olympique, couleur d’azur semblable à la Terre, une atmosphère similaire à une annulation jupitérienne régnait ce vendredi. Et à propos, Emmanuel Macron, le Président de la République, était aussi présent, un indice supplémentaire que quelque chose de spécial se préparait. Même si cette fois-ci, il n’est pas le responsable du temps ou des chronomètres.
Au sein de ce rassemblement étoilé, la foule. Toujours présente, bruyante, criante, chantante, marseillaise et fidèle. On ne peut jamais quantifier l’impact du soutien du public sur les fractions de seconde gagnées par les nageurs. L’énergie libérée par leurs corps et leurs esprits sous le rugissement retentissant venant de la foule assise sur les sièges en plastique les plus éloignés, lors de ces soirées mémorables de natation, restera également inconnue.
Ni l’anticipation du public, ni le souci du vieillissement ne semblaient dissuader Florent Manaudou, alias « le Gorille », avant son épreuve du 50 mètres nage libre. Durant la préparation de l’équipe française à Vichy (Allier) en juillet, il se surprenait à penser à l’effet éventuel de « l’avantage du territorie ». À la jeune trentaine, le nageur s’interrogeait sur la mesure dans laquelle l’énergie du public pourrait atténuer la pression du temps qui passe.
Le jour de la course, il a galvanisé le public avec un clapping inattendu. Les acclamations enthousiastes « Florent ! Florent ! » résonnaient dans le stade. Bercé par ce tumulte, Manaudou a déclaré : « Je n’aurais jamais pu prévoir une telle énergie. Tout est joie et bonne humeur. » Propulsant son corps d’athlète de deux mètres dans la piscine, le nageur français a clôturé l’épreuve en se classant troisième (21 secondes 56) derrière l’Australien Cameron McEvoy et le Britannique Benjamin Proud (21 secondes 30). Avec ce résultat, il a ainsi remporté sa quatrième médaille dans quatre Jeux distincts pour cette distance spécifique.
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